RDC: plusieurs décès dans des violences à Goma lors de la journée ville morte

Des organisations de la société civile, et des mouvement citoyens ont appelé à une journée ville morte, ce lundi 20 décembre 2021. Ils protestaient contre l’insécurité, et s'opposer à une éventuelle future présence de la police rwandaise pour lutter contre le terrorisme dans la région. Des violences ont eu lieu lors des manifestations et des morts sont à déplorer.

Des soldats congolais déployés à Goma, en RDC, avril 2021. (Image d'illustration)
Des soldats congolais déployés à Goma, en RDC, avril 2021. (Image d'illustration) © REUTERS - OLIVIA ACLAND
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Avec notre correspondant à Bukavu, William Basimike

Le calme est revenu lundi en début de soirée après une journée mouvementée et des violences dans la partie nord de la ville de Goma, dans la province du Nord-Kivu. La journée ville morte s'est transformée en manifestations qui ont donné lieu à des violences et l'heure est au bilan et à l'établissement des responsabilités.

Dans un briefing à Kinshasa hier soir, le porte-parole de la police a donné un bilan, encore provisoire : quatre personnes tuées dont un commissaire de police, dix-sept blessés parmi lesquels cinq policiers et douze civils. Trois fusils AK47 des forces de l'ordre ont été emportés. Le commissaire supérieur principal Pierrot Mwanamputu ajoute que onze personnes interpellées seront déférées devant la justice.

De son côté, le mouvement citoyen Lucha confirme également la mort de quatre personnes : un policier et un maçon dans le quartier Majengo, un motard et un bébé atteint par balles sur le dos de sa mère à Ndosho, et une dizaine des blessés dont la mère de l’enfant tué.

Pneus brûlés, routes barricadées... 

On peut voir dans les quartiers populaires entre Majengo, Vision 20-20 et Buhene des stigmates des rassemblements : pneus brûlés, routes barricadées... La police s’était déployée dans cette zone pour dégager les passages. Les forces de l'ordre ont par ailleurs fait appel à l’armée congolaise qui tente de maîtriser les manifestants, indiquent des témoins.

Les organisateurs de la journée ville morte rejettent la responsabilité des violences sur les forces de l'ordre. Ils estiment que si la situation a dégénéré, c’est à cause de la brutalité policière.

De son côté, le porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Sylvain Ekenge, s’est, lui, étonné de constater que la ville morte a été transformée en manifestations pourtant interdites pendant l’état de siège. Il estime qu’il s’agit là d’une violation intentionnelle de la loi.

Le centre-ville est, lui, resté calme, mais les activités ont été fortement paralysées malgré l’appel ce dimanche du maire de Goma, le commissaire supérieur principal Kabeya Makossa François. L'officiel a exhorté la population à vaquer librement à ses occupations en cette période de préparatifs des festivités de fin d’année.

Le maire a aussi réaffirmé qu’il n’y avait aucune présence de policiers rwandais dans sa ville.

Une attitude que nous condamnons

Carbone Beni, Membre de la coordination nationale du mouvement Filimbi

Protestations contre les violences au quotidien

Les organisations demandent que soient évalués sans complaisance les effets de l'état de siège en vigueur depuis le mois de mai dans la province du Nord-Kivu. Elles protestent contre la persistance des meurtres, des cambriolages et des kidnappings au quotidien.

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