RD Congo: homélie de Noël «apaisée» pour le cardinal Ambongo de Kinshasa

Première homélie de Noël « soft » et moins politique pour le cardinal Fridolin Ambongo depuis sa nomination à la tête de l’archidiocèse de Kinshasa en 2018. Reconnu pour ses critiques acerbes, le prélat s’est passé des questions d’actualité dans son homélie à la cathédrale Notre-Dame du Congo. Il a néanmoins noté sans plus de détails que Noël est célébrée « dans un contexte difficile de l’histoire » du pays.

L'archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo Besungu.
L'archevêque de Kinshasa, Fridolin Ambongo Besungu. REUTERS/Baz Ratner
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Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa

Il est 19 heures, la procession du cardinal traverse la haie de la cathédrale, c’est le début du culte, puis ce moment où Fridolin Ambongo use de son franc parler. « Notre peuple, le peuple congolais souffre devant l’indifférence de ceux qui sont confortablement assis dans leurs maisons, ceux qui sont confortablement installées dans les conditions matérielles qui ne doutent de rien, de telles sortes que la misère des autres, les difficultés de communication à Kinshasa, ce n’est pas leur problème ».

En toile de fond, l’archevêque peste contre l’entêtement de l’exécutif malgré les injonctions du Parlement à supprimer la taxe sur le registre des appareils mobiles. Une taxe annuelle de moins de 10 dollars prélevée à tout détenteur de téléphone depuis plus d’un an.

Pour le cardinal, « il est temps que les choses changent ».

« Il a le sens de dire la vérité »

Dans la cour de la paroisse, le cardinal est bien connu par ses fidèles Éric et Bilale. « Notre père spirituel n’a pas vraiment abordé l’aspect politique comme il l’a l’habitude de le faire de temps en temps, c’est une journée exceptionnelle […] Il ne peut pas prêcher sans parler de la vie, du quotidien de sa population. Il a le sens de dire la vérité ».

La vérité pour Fridolin Ambongo, c’est que le pays s’enlise dans la spirale de la violence, l’exploitation de pauvres et l’abus du pouvoir à cause d’un « égoïsme révoltant ».

Le cardinal était attendu sur plusieurs questions. De la commission électorale, aux tensions politiques ou encore la situation sécuritaire.

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