Libye: après le report de la présidentielle, des candidats appellent au départ de Dbeibah

Après le report de la présidentielle prévue le 24 décembre, les alliances se redessinent en Libye, notamment avec une rencontre historique à Benghazi mardi 21 décembre entre le maréchal Khalifa Haftar et l'ancien ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha. En attendant la nouvelle date pour l'élection, les deux hommes, pourtant opposés lors des deux conflits de 2014 et 2019, se sont unis pour faire partir le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah du pouvoir, dont le mandat s’est achevé le 24 décembre.

Après l'annonce du report de la présidentielle, des manifestants ont gagné les rues libyennes, comme ici à Benghazi le 24 décembre 2021.
Après l'annonce du report de la présidentielle, des manifestants ont gagné les rues libyennes, comme ici à Benghazi le 24 décembre 2021. © Esam Omran Al-Fetori, Reuters
Publicité

Pour cette nouvelle alliance entre le chef du parlement Aguilah Saleh, l'ancien ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha et le maréchal Khalifa Haftar, la destitution du Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah est une nécessité absolue pour désigner un nouvel exécutif de transition qui organisera les élections.

Si ce rapprochement avec le camp Khalifa Haftar est risqué pour Fathi Bachagha et pourra impacter son influence dans l'ouest du pays, cet homme originaire de Misrata semble être déterminé à contrer Abdel Hamid Dbeibah. Car l’ancien ministre reproche au Premier ministre de transition de lui avoir usurpé ce poste en achetant les voix de plusieurs membres du forum politique.

Face à l'image puissante de la poignée de mains échangée entre Haftar et Bachagha, lors de cette rencontre en compagnie de cinq autres candidats à la présidentielle, le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah s'est affiché le 20 décembre aux côtés de ses nouveaux alliés : Khaled al-Michri, président du haut conseil de l'État ainsi que le porte-parole des forces qui s'étaient opposés à Khalifa Haftar à Tripoli.

Une confrontation politique existe d’ores et déjà entre les deux nouvelles alliances. Khalifa Haftar, Fathi Bachagha et le Parlement d'un côté. Abdel Hamid Dbeibah, les milices et le Haut Conseil de l'État de l'autre.

Pour les premiers, l'actuel Premier ministre doit être destitué par tous les moyens possibles, y compris la force. Les seconds peuvent toujours compter sur le secours des milices de Tripoli et Misrata afin de rester au pouvoir.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI