Tunisie: inquiétude autour de l'état de santé de Noureddine Bhiri enlevé devant son domicile
En Tunisie, les inquiétudes se poursuivent autour du sort de Noureddine Bhiri, ce député qui a été enlevé devant son domicile vendredi 31 décembre. Jusqu’ici sans nouvelles de lui, il aurait été transporté en urgence dans un hôpital du nord du pays, selon des informations donnés ce dimanche 2 janvier dans la soirée.
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Avec notre correspondante à Tunis, Amira Souilem
C’est sur Twitter que l’information a été relayée. Dans un état de santé critique, le député Noureddine Bhiri aurait été transporté vers un hôpital de Bizerte selon Saïda Ounissi, députée comme lui du parti islamiste Ennahdha.
Selon nos informations, Noureddine Bhiri vient d'être transféré à l'hôpital de Bizerte après l'aggravation de son état de santé suite à son arrestation et sa détention depuis 48H dans un lieu tenu secret sans aucun mandat d'arrêt, mis en en accusation ou autorisation judiciaire.
— Saida Ounissi (@SaidaOunissi) January 2, 2022
Jusqu’ici aucune précision n’avait été donnée suite à l’arrestation de l’élu, par ailleurs ancien Ministre de la Justice et Vice-Président du parti islamiste Ennahdha.
Un mutisme des autorités qui avait conduit l’Instance Nationale pour la Prévention de la Torture à alerter l’opinion par la voix de Dhiaeddine Mourou, son secrétaire général : « Pour l’INPT, il s’agit d’un précédent dangereux. Nous craignons que ce soit le début d’une ère qui s’affranchira de tout cadre juridique. Nous mettons en garde contre ce risque. Je considère qu’il faut mettre fin tout de suite à ces manquements. »
Alors que les mises en résidence surveillée de personnalités politiques ont rythmé les derniers mois en Tunisie, l’INPT estime qu’un pas a été franchi avec l’affaire Noureddine Bhiri.
Depuis sa reprise en main du pays en juillet dernier, Kaïs Saïed qui s’est arrogé les plein pouvoirs n’a pas caché son aversion profonde pour le parti islamiste jusqu’ici première force de l’assemblée avant qu’il ne la gèle.
Cette affaire qui intervient à quelques jours du 11e anniversaire de la chute de Ben Ali. Une date à laquelle les opposants à Kaïs Saïed souhaitent mobiliser leurs troupes pour signifier leur refus de ce qu’ils appellent « le retour de la dictature ».
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