Covid-19: au Gabon, bras de fer avec la Cour constitutionnelle, un décret adopté par l'exécutif

Au Gabon, l'imbroglio se poursuit dans la politique nationale de lutte contre la propagation du Covid-19. En l’espace de moins de deux semaines la Cour constitutionnelle, saisie par la société civile, a annulé deux arrêtés du gouvernement fixant les mesures de prévention contre le Covid-19. La dernière annulation remonte à samedi dernier. Ce lundi, le gouvernement a adopté un projet de décret en conseil des ministres qui reprend les mêmes mesures contestées par la population.

Personnel de santé pratiquant un test oral à Libreville, au Gabon. Le nouveau décret adopté par le gouvernement le 3 janvier reconduit toutes les mesures contestées par la société civile et alourdit davantage le prix à payer pour un test PCR.
Personnel de santé pratiquant un test oral à Libreville, au Gabon. Le nouveau décret adopté par le gouvernement le 3 janvier reconduit toutes les mesures contestées par la société civile et alourdit davantage le prix à payer pour un test PCR. AFP - STEEVE JORDAN
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avec notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma

La joie a été de courte durée pour la société civile qui célébrait dimanche la deuxième annulation par la Cour constitutionnelle d’un second arrêté du gouvernement. La cour argumentait sur le fond les dispositions de plusieurs articles étaient inconstitutionnelles, ce qui rendait l’arrêté inapplicable. 

Ce lundi, le gouvernement a changé de stratégie. Au lieu de pondre un troisième arrêté, il a adopté en conseil des ministres un projet de décret. Le nouveau texte qui reconduit toutes les mesures contestées par la société civile et alourdit davantage le prix à payer pour un test PCR : désormais tout citoyen non vacciné payera son test Covid à 50 000 FCFA.

Les précédents arrêtés retoqués par la Cour constitutionnelle prévoyaient 20 000 FCFA pour un test effectué dans un cadre ordinaire et 50 000 FCFA pour un test effectué dans un salon VIP. Le test est valable 14 jours. Le vaccin est gratuit.

Le nouveau décret précise que l’accès dans une administration, entreprise, restaurant et boîtes de nuit est subordonné à la présentation d’une attestation ou carte de vaccination. Cependant pour être appliqué, ce projet de décret doit d’abord être adopté par les deux chambres du Parlement. Or le parti au pouvoir dispose d’une majorité écrasante au Sénat et à l’Assemblée nationale.

À lire aussi : au Gabon, bras de fer entre gouvernement et société civile sur l'entrée en vigueur du passe sanitaire 

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