Madagascar: les deux trafiquants d’or arrêtés aux Comores déjà cités dans une autre affaire

On en sait un peu plus sur l’identité des deux Malgaches arrêtés le 28 décembre à l’aéroport international de Moroni avec en leur possession 49 kilos d’or.
On en sait un peu plus sur l’identité des deux Malgaches arrêtés le 28 décembre à l’aéroport international de Moroni avec en leur possession 49 kilos d’or. REUTERS/Petr Josek

On en sait un peu plus sur l’identité des deux Malgaches arrêtés le 28 décembre à l’aéroport international de Moroni avec en leur possession 49 kilos d’or. Ils ont été placés en détention préventives aux Comores le 5 janvier 2022.

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De notre correspondante à Antananarivo,

Selon le plan de vol, que RFI s’est procuré, le jet privé partait de Dubaï le 28 décembre avec à son bord Pierre Stenny Andrianantenainambininstoa, 24 ans. L’homme devait récupérer son autre complice Azaly Failaza Pacheco, 39 ans, à Moroni, pour ensuite repartir à Dubaï avec ce même jet privé. Une source proche de l’enquête aux Comores explique que ce dernier est arrivé sur le territoire comorien via une ligne régulière d’Ethiopian Airline. L’aéroport de départ n’est pas encore connu. Le jet privé appartient à la compagnie de leasing Al Futtaim, sise à Dubaï. L’or aurait été récupéré par voie maritime au large d’Anjouan, précise encore cette source, sans plus de précisions. 

Les deux hommes, arrêtés le 28 décembre à midi à l’aéroport de Moroni, avec en leur possession 49 kilos d’or, sont depuis mardi 5 janvier placés en détention préventive aux Comores. Le Pôle anti-corruption (PAC) d’Antananarivo a tout d’abord émis deux mandats d’arrêt international, un pour chaque prévenu, le jour même de leur arrestation, le 28 décembre. Sur les documents, on peut y lire pas moins de dix chefs d’inculpation, tels que « faux et usage de faux en écriture publique », « actes d’exploitation de substances minérales sciemment commis et dûment constatés » ou encore « délit de contrebande par aéronef ». Une demande d’extradition formulée par le ministre de justice a aussi été adressée aux autorités comoriennes dans la foulée.

Ces deux malgaches ne sont pas inconnus des autorités de la Grande Ile. Ils font en effet partie des neuf suspects recherchés par la gendarmerie nationale depuis le mois de décembre 2020, suite à la saisie de 74 kilos d’or à Johannesburg. Comment ces deux hommes, sous le coup d’un avis de recherche par la gendarmerie nationale de Madagascar, ont pu voyager sans être repérés avec de surcroît, en leur possession, 49 kilos d’or ? « Pourquoi attendre le 28 décembre pour émettre un mandat d’arrêt international ? », commente quant à elle une source proche de l’enquête comorienne. 

Depuis l’émission de ces mandats d’arrêts internationaux le 28 décembre, le ministère des Affaires étrangères malgaches a fait une note verbale à son homologue des Comores. Dans ce document, en date du 4 janvier, que RFI s’est procuré, le ministère demande la possibilité de dépêcher aux Comores une délégation gouvernementale malgache du 6 au 8 janvier. Toujours d’après le document, cette délégation serait composée du ministre de la Justice, de la directrice des affaires judiciaires au sein de ce ministère, de la directrice générale des affaires politiques au sein du ministère des Affaires étrangères, du directeur général des douanes, du chef du bureau national d’Interpol, et du chef de la section de recherches criminelles d’Antananarivo. Une entremise « en vue de faciliter le déroulement de ladite mission dont le principal objectif sera de rencontrer les autorités judiciaires comoriennes dans le cadre de la procédure de demande d’extradition introduite par Monsieur le garde des Sceaux auprès de son homologue comorien à la date du 28 décembre 2021 (...) ». La note précise aussi que l’or saisi est en provenance de Madagascar : « (...) suite à l’interception, par les autorités comoriennes, de 49 kilos de lingots d’or sortis illicitement du territoire de Madagascar », peut -on lire. 

Plus d’une semaine après la survenue de ce fait divers qui avait secoué l’opinion publique, les autorités malgaches sont restées très discrètes. Jeudi 6 janvier, le ministre de la Justice, Herilaza Imbiki, a pris la parole lors d’une conférence de presse. Il a précisé que les deux Malgaches avaient été placés en détention préventive la veille, et a confirmé que la procédure d’extradition suivait son cours.

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