Cuba: des opposants expulsés de la maison où ils étaient en grève de la faim depuis 10 jours
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Une dizaine de jeunes artistes cubains, retranchés depuis dix jours dans une maison et armés de téléphones et d'internet pour exiger la libération d'un des leurs, ont dénoncé ce jeudi 26 novembre leur expulsion violente par les forces de l'ordre. Quelques heures plus tard, la majorité des personnes interpellées ont fait savoir sur les réseaux sociaux qu'elles avaient été relâchées.
Depuis dix jours, des artistes cubains membres du mouvement San Isidro, un collectif d’artistes, d’universitaires et de journalistes, étaient en grève de la faim pour exiger la libération d’un de leurs membres, le rappeur Denis Solis, arrêté en novembre dernier et condamné à huit mois de détention pour outrage.
#DóndeEstánLosHuelguistas. Hagamos eco de lo que sucede, irrumpieron en la sede y se los llevaron violentamente, no los dejemos solos, utiliza las etiquetas #VigiliaPorSanIsidro y #DóndeEstánLosHuelguistas.#Cuba #EstamosConectados #FreeDenis pic.twitter.com/cxpB4zJHQt
— Movimiento San Isidro (@Mov_sanisidro) November 27, 2020
Si au départ, ils étaient plus d’une douzaine, seuls six poursuivaient cette grève de la faim dans une maison de La Havane, littéralement encerclée par les autorités qui ne laissaient passer personne alors que la situation médicale devenait compliquée à l’intérieur. La grève de la faim est une technique régulièrement employée par les opposants pour tenter d’obtenir des libérations et à laquelle les autorités cubaines ne plient que très rarement.
Pas de médiation
Ces mêmes autorités ont mené une campagne de dénigrement en faisant passer les membres de ce collectif pour des mercenaires à la solde des États-Unis, voire même des terroristes. Les forces de l’ordre encerclaient la maison en question et empêchaient toute médiation.
« Nous n’avons aucun contact avec l’État, témoigne Anamely Ramos, artiste et membre du mouvement de San Isidro. Et nous sommes préoccupés parce qu’ils n’ont pas montré la moindre intention de négocier avec nous. Les forces de l’ordre n’ont pas laissé entrer les acteurs sociaux qui pourraient être des médiateurs : des membres de l’Église, des diplomates. On sait par ailleurs, parce que plusieurs ambassades nous ont appelés, que le ministère des Affaires étrangères ne va pas discuter avec les diplomates qui se sont rendus au ministère. »
Dimanche dernier, le 22 novembre, des Cubains ont bien tenté de manifester pour apporter leur soutien aux grévistes, mais les autorités ont tout fait pour les en dissuader. Même les diplomates en place à Cuba, qui tentent d’agir dans la plus grande discrétion, refusent pour l’instant d’aborder le sujet.
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