Brésil: craintes d'un coup de force de Jair Bolsonaro lors de la fête nationale
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Le 7 septembre est le jour de la fête nationale au Brésil. Le président Jair Bolsonaro compte mobiliser ses troupes dans des manifestants à travers tout le pays, lors d'une journée qui s'annonce tendue, alors qu'il fait face à une crise institutionnelle. D'anciens dirigeants et des élus de gauche du monde entier alertent contre un possible coup de force du président d'extrême droite.
« Nous, élus et leaders du monde entier, tirons la sonnette d'alarme. Le 7 septembre 2021, une insurrection pourrait mettre en danger la démocratie au Brésil », s'exclame un collectif réunissant 150 élus et 26 anciens ministres ou présidents dans une lettre ouverte.
Parmi eux, figurent notamment l'ancien président d'Équateur, Rafael Correa, l'ex-président colombien, Ernesto Samper, l'ancien président du Paraguay, Fernando Lugo, le député et candidat à la présidentielle française du parti France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, ou encore l'ancien Premier ministre espagnol, José Luis Zapatero.
BREAKING: Over 150 parliamentarians, ministers, and ex-presidents from 26 countries warn of Brazilian President Jair Bolsonaro's plans for an 'insurrection' on 7 September. pic.twitter.com/oZmmtzZjH7
— Progressive International (@ProgIntl) September 6, 2021
Dans cette lettre, ils évoquent les nombreuses marches prévues à l'occasion de la fête nationale au Brésil. Jair Bolsonaro avait prévu de remobiliser ses soutiens à cette occasion. Il souhaite notamment faire converger ses soutiens vers Brasilia et le Tribunal fédéral suprême. Il s'oppose à cette institution depuis des semaines et le ton est progressivement monté.
Le 21 août, le président Bolsonaro a appelé à préparer un « contre-coup » contre le Tribunal fédéral suprême, mais aussi contre le Congrès national. « Le moment est venu de dire que vous n'accepterez pas que quiconque à Brasilia vous impose sa volonté », a-t-il proclamé lors d'un discours la semaine dernière, en allusion au Tribunal fédéral suprême.
Des similarités rappelant l'attaque du Capitole
Les différents signataires rappellent que le discours et la manière d'agir ressemblent fortement à la méthode de l'ancien président américain Donald Trump, déçu par les résultats de l'élection présidentielle américaine, qui appelait à « stopper le vol » de l'élection par les démocrates et lançait des accusations de fraudes. Ils craignent que l'escalade verbale ne vienne à mettre en danger les institutions démocratiques brésiliennes.
Tout comme Donald Trump, Jair Bolsonaro met en doute la fiabilité du vote électronique. Le Tribunal supérieur électoral du Brésil a décidé, lundi 2 août, d'enquêter sur M. Bolsonaro à la suite de ces différentes attaques. Depuis, le président demande la destitution du magistrat Alexandre de Moraes, qui a ordonné l'ouverture de l'enquête.
« Le peuple brésilien lutte depuis des décennies pour protéger la démocratie du régime militaire. Bolsonaro ne doit pas être autorisé à les voler maintenant », conclut la lettre.
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