Affaire Huawei: un épilogue jugé sévèrement par la presse canadienne
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C'est une saga diplomatico-judiciaire de trois ans qui s'est achevée vendredi 24 septembre : la directrice financière du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, a pu quitter le Canada où elle était assignée à résidence, suite à un accord passé avec la justice américaine. La Chine a, elle, libéré deux Canadiens arrêtés et emprisonnés depuis trois ans. Au Canada, cette nouvelle a été saluée, mais la presse de ce matin se montre très critique à l'égard de « cette diplomatie des otages ».
Pour le journal Le Devoir, les deux prisonniers canadiens libérés ont été des « otages politiques ». Même si la Chine a toujours nié tout lien entre l'arrestation de Meng Wanzhou et celle des Canadiens, survenue quelques jours plus tard. Les « deux Michael », comme ils ont été appelés au Canada, ont été des victimes collatérales de l'arrestation de la directrice de Huawei, estime Le Devoir.
Tirer des leçons
Le quotidien Globe and Mail rappelle leurs conditions de détention : pendant trois ans dans une petite cellule éclairée 24 heures sur 24, alors que Meng Wanzhou jouissait de la liberté conditionnelle dans sa maison de luxe à Vancouver.
Le Canada doit « tirer des leçons de cette affaire », souligne The Globe And Mail. Après tout, la Chine a utilisé la détention des citoyens canadiens pour intimider le gouvernement d'Ottawa.
La Chine est un pays « dangereux »
« Tout n'est pas bien qui finit bien », renchérit le journal La Presse dans son éditorial. « Le Canada se trouvait coincé dans le jeu géopolitique de deux superpuissances mondiales. Le problème, c’est que le Canada ne pouvait pas s'opposer aux États-Unis qui avaient initialement demandé l'extradition de la dirigeante chinoise. Car si on commence à dire non aux États-Unis pour se plier devant la Chine, on s'arrête où ? », s'interroge le journal qui conclut : « Cet épisode doit nous rappeler une chose, la Chine est un pays dangereux ».
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De son côté, Pékin affirme samedi 25 septembre que les accusations contre la dirigeante de Huawei sont « totalement inventées », rapporte l'AFP et qu'il s'agissait de « persécution politique », alors que la dirigeante du géant chinois des télécommunications rentre en Chine après son extradition du Canada et un procès de plusieurs années.
« La soi-disant allégation de fraude contre Meng Wangzhou est totalement inventée », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, cité par la chaîne d'État CCTV.
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