États-Unis: un tribunal de Los Angeles retire la tutelle de Britney Spears à son père

L'avocat de la chanteuse Britney Spears, Matthew Rosengart, s'adresse à la presse à la sortie du tribunal de Los Angeles, le 29 septembre 2021.
L'avocat de la chanteuse Britney Spears, Matthew Rosengart, s'adresse à la presse à la sortie du tribunal de Los Angeles, le 29 septembre 2021. AP - Chris Pizzello

Après des mois de procédures et de rebondissements, un tribunal de Los Angeles a décidé, mercredi 29 septembre, de retirer la tutelle de Britney Spears à son père Jamie, conformément aux vœux de la chanteuse qui avait qualifié d'« abusive » cette mesure, toujours en vigueur pour le moment, dont elle demande l'annulation.

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La juge Brenda Penny a estimé, durant cette audience, que l'accord actuel était « intenable » en l'état. Elle a donc décidé, « dans l'intérêt » de l'artiste, de suspendre Jamie Spears de son rôle de tuteur avec effet immédiat. Cette tutelle, mise en place en 2008 après des troubles mentaux manifestés par la star, reste pour l'instant en vigueur, mais Jamie Spears n'a jusqu'à nouvel ordre plus son mot à dire dans la gestion de la vie privée ou des finances de sa fille, confiée à des professionnels. Cela faisait treize ans qu'il gérait sa fortune, estimée à 60 millions de dollars. Ni Britney Spears ni son père n'étaient présents à l'audience.

Jamie Spears devra passer les commandes à un expert-comptable dans les meilleurs délais, a ajouté la juge Penny, soulignant que sa décision n'était pas susceptible d'appel. Le tribunal devrait se prononcer sur la fin de la mesure de tutelle lors d'une audience future, vraisemblablement d’ici à la fin de l'année.

Jamie Spears « doit être suspendu le 29 septembre et la mise sous tutelle doit cesser rapidement », écrivait Mathew Rosengart, avocat de Britney Spears, dans une requête déposée cette semaine. « Chaque jour qui passe avec lui en tant que tuteur – chaque jour et chaque heure – est un jour où il cause à sa fille de l'angoisse et de la douleur », poursuivait-il.

Un « homme cruel et toxique »

L'avocat de l'artiste est reparti à la charge ce mercredi en qualifiant Jamie Spears d'« homme cruel, toxique et abusif ». À l'appui de ses dires, un documentaire la semaine dernière par le New York TimesControlling Britney Spears, accuse Jamie Spears d'avoir fait secrètement installer des caméras de surveillance dans la chambre de sa fille et d'avoir enregistré ses conversations privées. Un autre documentaire, Britney vs Spears, produit par Netflix, affirme quant à lui que la chanteuse de 39 ans a, par deux fois, tenté de louer les services de son propre avocat au début de la mesure de tutelle, ce qui lui a été refusé. Ce n'est qu'en juillet dernier qu'elle a pu engager un conseil.

Britney Spears s'est publiquement opposée à cette mise sous tutelle lors de témoignages face à la justice ou dans des publications sur les réseaux sociaux. Elle avait notamment affirmé n'avoir pas pu se faire retirer son stérilet alors qu'elle souhaitait avoir d'autres enfants, et être obligée de prendre des médicaments qui la font se sentir « ivre ».

La star s'était aussi plainte de devoir continuer à travailler malgré cette mesure de tutelle et de « payer pour tout le monde autour d'elle » sans pouvoir prendre ses propres décisions. Elle devait notamment payer les honoraires très élevés des avocats de son père qui s'opposaient à elle dans cette procédure.

Liesse devant le tribunal 

Son appel déchirant au juge, au mois de juin 2021, a déclenché le mouvement « Free Britney ». Un mouvement tellement populaire dans le monde et aux États-Unis que des élus du Congrès américain s’en réclament, comme le sénateur républicain du Texas, Ted Cruz. Devant le tribunal de Los Angeles, de nombreux fans vêtus de rose s'étaient réunis pour applaudir cette décision, rapporte notre correspondant, Loïc Pialat. 

Quand l’annonce est tombée, peu après 15 heures, un fan se prosterne devant le tribunal. D’autres pleurent. Certains s’enlacent. Les quelque 200 personnes présentes hurlent toutes leur joie. « Moi, je suis vraiment content, je n'arrive pas à y croire, affirme Benjamin, soulagé. Je pense que c'est vraiment le public, les fans, médias, Netflix... qui ont fait avancer les choses plus vite. »

Les organisateurs ont aussi laissé s’exprimer ceux qui voulaient parler d’autres cas moins médiatiques de tutelles abusives. L’affaire Britney Spears donne l’occasion d’appeler à la réforme d’un système, jugé parfois trop opaque.

La fin officielle de la tutelle de Britney Spears devrait être prononcée le 12 novembre, date de la prochaine audience. Le temps, pour l'avocat de la chanteuse, d'enquêter sur la gestion contestée de Jamie Spears. 

(et avec AFP)

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