Au Pérou, le ministre de l'Intérieur démissionne après une soirée organisée en pleine épidémie
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Le ministre péruvien de l'Intérieur Luis Barranzuela a démissionné ce mardi 2 novembre, moins d'un mois après sa prise de fonction. À l'origine de cette décision : une fête organisée à son domicile en pleine pandémie de Covid-19.
« J'ai pris la décision démocratique de renoncer irrévocablement au poste de ministre de l’Intérieur », a annoncé Luis Barranzuela mardi dans la soirée sur son compte Twitter, rejetant ce qu'il qualifie de « fausses accusations ».
He tomado la decisión democrática de renunciar de forma irrevocable al cargo de Ministro del Interior, rechazando las falsas acusaciones a mi trayectoria profesional y en respeto a la gobernabilidad y la confianza del Presidente de la República.
— Luis Barranzuela Vite (@ViteBarranzuela) November 3, 2021
Lundi matin, TV Latina avait révélé que ce policier à la retraite de 58 ans avait organisé une fête à son domicile de Lima la veille, dimanche, à l'occasion de la journée de la chanson créole et la nuit d'Halloween. Le genre de réjouissance expressément interdite par décret quelques jours auparavant alors que le pays peine à sortir d'une épidémie de Covid-19 particulièrement meurtrière. Avec 2,2 millions de cas et plus de 200 000 morts pour 33 millions d'habitants, le pays d'Amérique du Sud détient le record mondial de mortalité par habitant.
Réunion de travail
Sous le feu des critiques, Luis Barranzuela s'est défendu en affirmant qu'il ne s'agissait pas d'une fête mais d'une « réunion de travail » qui s'était poursuivie dans la nuit. Une explication jugée « inacceptable » par la Première ministre Mirtha Vasquez.
Une démission acceptée par Pedro Castillo dans la foulée. « Notre engagement reste d’assurer la gouvernance du pays », a déclaré le président de gauche. Le ministre de l'Intérieur avait été nommé il y a moins d'un mois.
Une nouvelle polémique pour la toute jeune présidence Castillo, qui intervient alors que le Congrès péruvien, contrôlé par l'opposition de droite, doit décider jeudi 4 novembre s'il accorde ou non sa confiance au gouvernement de Mirtha Vasquez, qui succède au très controversé Premier ministre Guido Bellido. Selon la presse locale, ce vote de confiance aurait vraisemblablement été refusé si le ministre n'avait pas démissionné.
(Avec AFP)
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