REVUE DE PRESSE DES AMÉRIQUES

À la Une: la CPI va ouvrir une enquête sur des possibles violations de droits humains

Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan et le président vénézuélien Nicolas Maduro assistent à une réunion au palais de Miraflores, à Caracas, le 3 novembre 2021.
Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan et le président vénézuélien Nicolas Maduro assistent à une réunion au palais de Miraflores, à Caracas, le 3 novembre 2021. © REUTERS / MIRAFLORES PALACE
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Un mémorandum a été « signé mercredi soir par Nicolas Maduro et le procureur de la CPI, Karim Khan », nous apprend 2001. La répression des manifestations anti-gouvernementales de 2017 avaient fait 100 morts. Mais le président du Venezuela, précise le journal, « respecte mais ne partage pas » la décision de la CPI d’ouvrir une enquête. Ainsi pour Diosdado Cabello, le président de l’Assemblée constituante cité par 2001, la phase préliminaire d’enquête n’est pas terminée – il donne « l’exemple de la Colombie, où cette phase a duré 17 ans ». Diosdado Cabello qui affirme que son pays « demandera à la CPI de revenir sur sa décision ».

L’opposition au contraire « applaudit » l’ouverture d’une enquête, titre 2001. La Patilla cite le chef de l’opposition, Juan Guaido : « L’ouverture formelle d’une enquête pour crimes contre l’humanité par la CPI défend le droit à la justice qui a été refusé aux victimes et à leurs proches ». Dans son éditorial, le journal titre d’ailleurs sur l'« espérance des victimes », estimant que « la CPI n’est pas le Tribunal suprême de justice du Venezuela, infréquentable et aux ordres ». Une réponse directe au fait que le pouvoir vénézuélien « considère que les enquêtes doivent être menées par les institutions nationales », rapporte 2001. Car « le Venezuela garantit la justice », titre Ultimas Noticias, quotidien proche du pouvoir qui cite là le chef de l’État, qui poursuit : « je suis le premier à vouloir la justice et savoir la vérité ».

Dans son éditorial, El Nacional lui oppose les « appels à l’aide » des victimes et de leurs proches – certaines s’étaient réunies devant les bureaux du Programme des Nations unies pour le développement pour rencontrer le procureur de la CPI – en vain. Et l’éditorialiste d’enfoncer le clou : « Nous espérons que le procureur de la CPI, au-delà de la photo devant les drapeaux et de celle où il salue Nicolas Maduro, a eu le temps de lire les différents sites d’information, pour se rendre compte que le pays meurt d’envie de raconter au monde les violations des droits de l’homme qu’il vit chaque jour ».

Aux États-Unis, blocage d’une proposition de loi sur le vote des minorités

Parmi les lois que le président américain Joe Biden tente de faire voter, il y a celle sur un meilleur accès au vote des minorités. Là ce ne sont pas les démocrates mais bien les républicains qui bloquent : ils ont refusé de débattre du texte au Sénat. Ce texte, détaille le New York Times, porte le nom de John Lewis, « le militant des droits civiques et député décédé l’an dernier ». « C’est la troisième loi sur le droit de vote », explique le Washington Post, « que les démocrates essaient de faire passer cette année, en réponse aux efforts du Parti républicain pour réduire l’accès au vote – après les fausses accusations de Donald Trump, selon lesquelles l’élection de 2020 aurait été volée ».

Après ce nouveau blocage, rapporte le journal, le président de l’Association nationale pour la promotion des gens de couleur Derrick Johnson a estimé que les républicains qui se sont opposés au texte « ont échoué à rendre hommage non seulement au grand et regretté John Lewis, mais à tout le peuple américain ». « Nous sommes en guerre pour nos droits civiques », a-t-il ajouté.

Une Américano-Asiatique à la tête de Boston

Pendant qu’on se divise au Sénat sur le vote des minorités, la ville de Boston vient d’élire à sa tête une femme d’origine asiatique. La nouvelle maire s’appelle Michelle Wu, et « c’est un nouveau jour pour Boston », s’exclame le Boston Globe. C’est le signe, estime le journal dans son éditorial, qu’elle est aujourd’hui la maire d’une ville « qui, tout simplement, n’en a plus rien à faire de là où vous êtes né, de qui vous connaissez, de votre accent, de là où vous vivez, de là où vous êtes allé à l’école ».

Et le Boston Globe de noter que le résultat de cette élection est « le résultat de décennies de changements démographiques et sociaux » : « pour beaucoup de jeunes, la notion que les "vrais" habitants de Boston parlent avec un accent et vivent dans des bars irlandais semble aujourd’hui démodée, voir excluante ». Mais, note le journal, Boston est « à part ». « Dans le reste du pays cette semaine les progressistes et autres démocrates se sont fait balayer » lors de différents scrutins, « ce qui augure mal des élections de mi-mandat et au-delà ». Selon les perspectives, la victoire de Michelle Wu « est un nouveau phare brillant de mille feux, ou une lampe-torche dans une cave ».

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