États-Unis: le Congrès adopte le vaste plan Biden sur les infrastructures

Le Congrès américain a fini par adopter tard ce vendredi 5 novembre le plan Biden pour les infrastructures.
Le Congrès américain a fini par adopter tard ce vendredi 5 novembre le plan Biden pour les infrastructures. AP - Susan Walsh

Le plan Biden pour les infrastructures va entrer en vigueur. Le Congrès américain a fini par l’adopter tard ce vendredi 5 novembre après un vote de la Chambre des représentants, après des semaines de discussions, de négociations et de déchirements entre démocrates.

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Elle a été longue à se dessiner, mais c’est une victoire, la première au plan législatif pour le président Biden, rapporte notre correspondant à Washington, Guillaume Naudin. Vendredi matin, en commentant les bons chiffres du chômage du mois d’octobre, il demandait une fois de plus aux démocrates de la Chambre de voter ses plans d’investissements.

Cela ne s’est fait qu’un peu avant minuit. Il fallait 218 voix aux démocrates pour faire adopter ce plan destiné à moderniser les routes, les ponts et l'Internet à haut débit et considéré comme l'un des plus ambitieux de l'histoire moderne américaine. Ils en ont obtenu 228 contre 206, grâce à l'apport de voix républicaines, et l'approbation de la loi a été saluée par une salve d'applaudissements.

Et encore, il s'agit seulement pour le plan d’infrastructures à 1 200 milliards dollars qui avait déjà été adopté par le Sénat. Mais le président des États-Unis a salué ce samedi l'adoption de ce vaste plan comme « une avancée colossale », et s'est aussi engagé à faire voter par le Congrès le reste de ses projets, qui reste toujours bloqué par les divisions dans son camp.

La loi sera promulguée « bientôt », assure Joe Biden. « À tous ceux qui, chez vous, se sentent abandonnés et laissés-pour-compte dans une économie qui change si rapidement : cette loi est pour vous », a lancé le dirigeant démocrate, promettant que les emplois ainsi créés « ne nécessiteront pas de diplôme universitaire ».

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Une victoire en demi-teinte

L'adoption de ce plan de 1 200 milliards de dollars constitue donc une victoire en demi-teinte pour le président américain, qui a un besoin urgent de relancer sa dynamique, mais qui n'est pas parvenu à obtenir un vote sur son autre gigantesque plan d'investissements dans les domaines social et écologique.

Au total, ce sont plus de 3 000 milliards de dollars que Joe Biden veut investir sur une décennie. Il espérait vendredi matin faire avancer deux textes majeurs à la Chambre des représentants : son plan d'investissements, ainsi que ce vaste programme de refonte du système de protection sociale et de lutte contre le réchauffement climatique baptisé Build Back Better, d'un montant de 1 750 milliards de dollars.

Le vote d'approbation de ce plan était normalement prévu en même temps que les infrastructures par les dirigeants démocrates. Mais l'aile centriste en a décidé autrement, en réclamant des précisions de chiffrage.

Les franges modérées et progressistes du parti se sont finalement entendues sur un vote de procédure visant à enclencher le processus parlementaire. Et ce deuxième plan risque aussi de se transformer en cauchemar parlementaire pour Joe Biden, même si ce dernier se dit confiant.

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Célébrer cette victoire en attendant le vote à la Chambre

Joe Biden a précisé que son vaste programme social devrait être voté par la Chambre dans la semaine du 15 novembre au plus tard, avant que le Sénat ne s'en saisisse. Dans la chambre haute, tout pourrait se jouer dans les mains d’un seul homme : le sénateur démocrate de Virginie occidentale, Joe Manchin, très réticent vis-à-vis de ces dépenses, et qui possède virtuellement un droit de veto sur le projet Biden – étant donné la faiblesse de la majorité démocrate au Sénat.

Joe Biden a fait de ce plan la pierre angulaire de sa présidence, mais ces mois de blocage ont fragilisé l'administration, et montré les dissensions au sein même du parti du président, entre modérés et progressistes. Mais l'heure est à la célébration, analyse notre correspondante à New York, Loubna Anaki : la Maison Blanche est en train d'organiser une cérémonie pour la signature du plan infrastructure.

Il s'agit de mettre en avant cette victoire : Joe Biden avait promis, et il a tenu parole. Cela fait du bien au numéro un américain, alors que les blocages lui ont notamment coûté quelques points de popularité dans les sondages, à un an des élections parlementaires de mi-mandat. Et selon les mots du président lui-même, ils ont aussi coûté quelques victoires aux démocrates lors des élections locales de cette semaine.

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