Covid-19: aux États-Unis, la fin du «travel ban» sanitaire déclenché en 2020
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Les frontières terrestres et aériennes des États-Unis vont rouvrir ce lundi 8 novembre 2021, après vingt mois de restrictions dues au Covid-19 depuis début 2020. Une véritable libération pour d'innombrables familles restées séparées parfois depuis cette époque.
Raisons professionnelles, raisons familiales, raisons sentimentales... En Europe, au Mexique, ou encore au Canada notamment, le travel ban renforcé par Donald Trump en réponse au coronavirus début 2020, puis confirmé l'année suivante par Joe Biden à son arrivée à la Maison Blanche, a pesé lourd dans la vie de beaucoup de gens.
Plus d'une trentaine de pays sont concernés par la levée – partielle – des restrictions. Mais les autorités américaines continueront d'exiger des tests négatifs de moins de 72 heures. Elles entendent par ailleurs surveiller le statut vaccinal des voyageurs. En revanche, confirmation notable, tous les vaccins approuvés par l'OMS seront acceptés.
Selon la procédure d'urgence mise en place par l'Organisation mondiale de la santé, cela signifie que les vaccins de Johnson & Johnson, Moderna, Pfizer/BioNTech, AstraZeneca ; l'Indien Covaxin et les Chinois Sinopharm et Sinovac permettront tous de franchir la frontière américaine, le Russe Sputnik V étant toujours sous examen.
Starting Nov 8: #Travel requirements will change for any passengers traveling to the United States by air. Find out what you will need to do to board a flight to the United States: https://t.co/59VCRJmNb2.#CDC #Travel #COVID19 pic.twitter.com/k7nb4zsrXT
— CDC (@CDCgov) November 4, 2021
Pour les voyages aériens, les États-Unis demanderont à partir de lundi, outre la preuve de vaccination et le test, un système de suivi des contacts par les compagnies du secteur. Concernant la terre ferme, pourront traverser la frontière du Canada ou du Mexique les personnes sans raison essentielle particulière, mais vaccinées.
Les familles pourront donc se retrouver, mais encore une fois à condition que celui qui passe la frontière soit vacciné. Les touristes, idem. Une obligation qui ne concernera par les routiers, ni les autres personnes venant pour motif impérieux, dispensées jusqu'à janvier, lorsque l'obligation vaccinale vaudra pour tous les visiteurs.
La fin du calvaire pour Chloé
En février 2020, le président Trump avait imposé des restrictions sur tous les voyages en provenance de Chine. Puis le mois suivant, ce fut au tour des pays européens de l'espace Schengen. Plus de la Grande-Bretagne et l'Irlande, quelques mois plus tard, tandis que les frontières avec le Mexique et le Canada restaient largement fermées.
Certains, parmi ceux qui ont un pied de deux côtés de l'Atlantique par exemple, n'ont plus vu leurs proches depuis lors. Certes, il restait jusqu'ici possible de traverser l'océan pour rejoindre le continent européen depuis l'été dernier, mais des étrangers installés aux États-Unis et détenteurs de certains visas craignaient de ne pas pouvoir revenir.
Chloé, par exemple, n'a pas vu son petit ami américain depuis maintenant neuf mois. Cette étudiante en sociologie a rencontré Maxwell il y a deux ans, lors d'un échange universitaire. La relation à distance, le décalage horaire et les emplois du temps différents ne leur ont pas rendu la tâche facile. Mais le couple a su résister.
Max et Chloé: les retrouvailles après le «travel ban», par Léa Aujal
Face à une forte demande et à une offre encore réduite, les prix d'avion flambent
Dès l'annonce, en septembre par la Maison Blanche, de la réouverture des frontières, les réservations de billets d'avion avaient bondi. British Airways a ainsi vu les recherches de vols vers certaines villes américaines, comme New York, exploser de 900%.
Chez American Airlines les réservations ont fortement repris à destination du Royaume-Uni, de l'Europe et du Brésil. Il y a un an et demi, craignant le virus, Washington avait interdit d'entrée les passagers en provenance de ces pays, mais aussi de l'Inde et de la Chine.
Pour faire face à la reprise des voyages, les compagnies ont ajouté des vols ou choisi des avions plus gros. Des places supplémentaires sont progressivement ajoutées. En termes de personnel, en revanche, il y a plus d'incertitudes. Bon nombre d'employés sont partis, conséquence de plans de départs volontaires mis en place au début de la pandémie.
L'enjeu est de taille. Avant la crise, les liaisons transatlantiques drainaient plus de 73 millions de passagers. Un trafic conséquent, occupé largement par les compagnies européennes. La part de leurs concurrentes américaines n'étant que de 36%.
► À réécouter : Avant même le Covid-19, le « travel ban » et ses conséquences, déjà (2018)
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