Législatives en Argentine: un test décisif pour le gouvernement d'Alberto Fernandez
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Ce dimanche, en Argentine, les électeurs sont appelés aux urnes pour des législatives partielles qui permettront de renouveler la moitié des sièges de la Chambre des députés et le tiers du Sénat. Ces élections se présentent comme un test décisif pour le gouvernement du président péroniste Alberto Fernandez.
De notre correspondant à Buenos Aires,
Traditionnellement ces élections de « moyen terme », indépendamment des votes dans chaque circonscription, sont l’occasion pour l’opinion de porter un jugement sur le bilan des deux premières années de mandat du président. Si le résultat au niveau national est favorable au gouvernement, celui-ci est relancé. Mais si, au contraire, c’est l’opposition qui l’emporte, l’action gouvernementale pour les deux années suivantes risque d’être entravée.
Mais cette année, en plus, le président Alberto Fernandez et son équipe se présentent en position de faiblesse, après la lourde défaite subie en septembre aux primaires, qui sont une sorte de répétition générale des législatives. La coalition péroniste au pouvoir, Frente de Todos, avait alors perdu dans 17 des 24 provinces du pays et avait failli éclater au lendemain du scrutin, la vice-présidente Cristina Kirchner allant jusqu’à affronter publiquement Fernandez, avant que les deux trouvent un accord bancal, consacré par un remaniement ministériel.
Compte tenu de ces antécédents, on se pose beaucoup de questions sur ce qui se passera après les législatives de ce dimanche si l’opposition l’emporte à nouveau.
L'opposition donnée largement en tête
Tous les sondages donnent la coalition centriste d’opposition Juntos por el Cambio gagnante au niveau national, où elle a eue dix points d’avance aux primaires. Les péronistes pourraient aussi perdre la majorité absolue au Sénat, et ne plus être le premier groupe à la Chambre des députés, où ils n’ont qu’une majorité relative aujourd’hui.
Évidemment, si la défaite était plus large qu’en septembre, le gouvernement serait en très grande difficulté. S’il réussissait, au contraire, à améliorer certains résultats, notamment dans l’emblématique province de Buenos Aires, la plus peuplée du pays et qui est aussi son fief traditionnel, il gagnerait de l’air. Mais, en tout état de cause, l’Argentine devra affronter deux années très difficiles d’ici la présidentielle de 2023.
►À lire aussi : Législatives en Argentine: le gouvernement pourrait perdre sa majorité au Parlement
L’Argentine vit en crise de manière quasi permanente. Mais ses institutions sont solides et les deux grandes coalitions, qui rassemblent près de 80% de l’électorat, ont intérêt à maintenir leur unité, au-delà des divisions internes qui les traversent. Le gouvernement va continuer, malgré le rejet d’une partie de l’opinion, sans doute majoritaire, rejet qui s’explique notamment parce qu’il a échoué à combattre une inflation de plus de 50% par an et qu’il multiplie les restrictions à l’activité économique. Mais les Argentins n’oublient pas que l’opposition, quand elle était au pouvoir, n’avait pas mieux réussi. Le vote de ce dimanche sera tout, sauf un message d’espoir.
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