Reportage

Élections au Venezuela: la jeunesse du pays partagée entre inquiétude et optimisme

Des étudiants vénézuéliens rencontrés sur le campus de l'Université centrale du Venezuela fermée depuis 600 jours.
Des étudiants vénézuéliens rencontrés sur le campus de l'Université centrale du Venezuela fermée depuis 600 jours. © RFI/Stéfanie Schüler

À la veille des élections régionales et municipales au Venezuela, l’opposition a décidé de participer aux scrutins après avoir boycotté ceux de 2018 et 2020. Ces élections se déroulent alors que le pays est ravagé par une grave crise économique et sociale. Quel regard la jeunesse vénézuélienne porte-t-elle sur la situation du pays ?

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Avec nos envoyés spéciaux à Caracas, Stéfanie Schüler et Bertrand Haeckler

Cela fait plus de 600 jours que l’Université centrale du Venezuela, la plus réputée du pays, est fermée. Et pourtant, à quelques jours des élections, plusieurs étudiants se sont donné rendez-vous sur le campus.

« Les universités sont à l’arrêt. Il n’y a pas d’emplois. Et sans formation, on ne peut pas accéder au monde du travail. Nous, les jeunes, sommes abandonnés dans une sorte de vide », déplore Ariana, une jeune femme de 22 ans.

À l’approche des élections, Oliver est avant tout inquiet. « Ma plus grande crainte, c’est que le pays reste tel qu'il est, qu'il ne se passe absolument rien. J’ai peur parce que je vois que les gens se désintéressent. Nous laissons les choses continuer de se détériorer. Notre conscience nationale et notre culture sont en train de se perdre dans une mer de problèmes réels et tangibles. Mais à un moment donné, il va nous falloir passer de la souffrance à l’action. Ça m’obsède : comment passer de la souffrance à l’action pour améliorer les choses », se questionne-t-il.

À 23 ans, Ruth est quant à elle bien plus optimiste que ses deux amis. Et elle est déterminée à aller voter ce dimanche.

« Ces dernières années je faisais partie de ceux pour qui c’était très difficile. On ne mangeait que des sardines et du manioc. Mais je n'ai jamais pensé à partir, j'ai toujours eu de l'espoir, assure-t-elle. En fait je suis très optimiste. Je vois qu'il y a beaucoup d'élan. Nous les jeunes, la nouvelle génération, nous devons être une force de proposition pour aller de l’avant. »

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