Analyse

Présidentielle au Chili: deux modèles économiques face à face

Les Chiliens sont appelés aux urnes ce dimanche 19 décembre pour le second tour de la présidentielle. Encore en lice, l'avocat d'extrême droite José Antonio Kast et la figure des manifestations étudiantes de 2011 pour une éducation gratuite, Gabriel Boric. Deux finalistes aux programmes économiques opposés.

Gabriel Boric et José Antonio Kast, les deux candidats en lice pour le second tour de la présidentielle au Chili, lors d'un débat télévisé à Santiago, le 13 décembre 2021.
Gabriel Boric et José Antonio Kast, les deux candidats en lice pour le second tour de la présidentielle au Chili, lors d'un débat télévisé à Santiago, le 13 décembre 2021. AP - Elvis Gonzalez
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Modèle néolibéral contre État-providence, voilà dans les grandes lignes l'enjeu économique de ce scrutin. À la défense du libre marché : José Antonio Kast. L'avocat propose dans son programme de simplifier les normes environnementales et « les réglementations qui affectent la création des entreprises ». Il entend aussi baisser la fiscalité des entreprises pour, assure-t-il, attirer les investissements et favoriser la croissance. En parallèle, le quinquagénaire prévoit de réduire les dépenses publiques.

Tout l'inverse de Gabriel Boric, donc. Celui qui veut incarner une transformation radicale du Chili entend augmenter la fiscalité sur le carburant, l'impôt sur le revenu des plus riches et instaurer un impôt sur la fortune pour « les super-riches ».

Ces rentrées fiscales supplémentaires, qu'il promet progressives, iraient entre autre au système sanitaire et aux retraites. Les retraites figurent sur la longue liste des dossiers qui opposent les deux candidats du scrutin de ce 19 décembre. Un dossier brûlant au Chili.

Fonds de pensions privés ou retraite universelle de base 

José Antonio Kast était le seul des sept candidats du premier tour à souhaiter conserver le régime des retraites privées par capitalisation, un système très critiqué pendant la contestation de 2019. 

Très critiqué d'ailleurs par Gabriel Boric, qui veut en finir avec les fonds de pensions privés. Le député de 35 ans envisage, à terme, un système reposant sur une retraite universelle de base et une part contributive gérée par un organisme public.

L'obstacle d'un Parlement sans réelle majorité

Quoi qu'il en soit, le vainqueur n'aura pas les coudées franches. Le futur président devra composer avec un parlement sans réelle majorité. La gauche et la droite ont chacune 25 sénateurs à la Chambre haute. À l'Assemblée, la gauche a un très léger avantage avec 79 députés contre 76 à droite.

Cet équilibre et la course aux ralliements en vue du second tour ont conduit les deux candidats, qui ont obtenus 27,9% pour José Antonio Kast et 25,8% pour Gabriel Boric le 21 novembre, à tempérer leurs discours.

► À lire aussi : Présidentielle au Chili: les craintes de la communauté LGBT+ si José Antonio Kast est élu

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