À la Une: au Chili, élection historique à La Moneda
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Le visage de Gabriel Boric apparaît, sous une pluie de confettis, à la Une de l’ensemble de la presse chilienne. À 35 ans, l’ancien leader étudiant remporte la présidentielle avec 55% des voix, contre 44 % pour son adversaire d’extrême droite, José Antonio Kast, pourtant arrivé en tête du premier tour. Pour La Tercera, « une nouvelle génération entre à La Moneda », le siège de la présidence du Chili. Gabriel Boric est le plus jeune président élu, mais aussi celui qui obtient le meilleur vote de l'histoire, note El Diario de Atacama. Dans cette région, le candidat de gauche a même obtenu 65,47 % des votes.
La Tercera donne trois raisons à ce succès : d'abord l'augmentation « gigantesque » du taux de participation, « un chiffre qui ne figurait dans aucun calcul ». Plus de 8,3 millions de personnes se sont effectivement rendues aux urnes, alors que « pendant des décennies, les huit millions de voix constituaient le "Saint Graal" de la politique chilienne », une sorte de « barrière infranchissable ». Elle ne l’avait pas été par exemple lors du référendum de l’année dernière sur la Constitution.
Un président de gauche supplémentaire en Amérique latine
Deuxième raison à cette victoire écrasante : les près de 20 points d'écart de Gabriel Boric sur José Antonio Kast, son rival, à Santiago et Valparaíso. Enfin, La Tercera pense que les votes du candidat arrivé troisième au premier tour, Franco Parisi, qui avait appelé au dernier moment à voter pour José Antonio Kast, se sont plutôt reportés sur Boric.
Cette victoire de Gabriel Boric fait aussi les gros titres des quotidiens du sous-continent. Le journal Clarín, en Argentine, titre sur le retour de la gauche à la présidence au Chili, pour la première fois depuis 48 ans. Il s'ajoute, note El Universal en Colombie, au bloc des nouveaux pays qui constituent la gauche latino-américaine, en Argentine, en Bolivie, au Honduras, au Mexique et au Pérou.
Joe Manchin a-t-il tué le « Build Back Better » de Joe Biden ?
On part maintenant aux États-Unis, où la défection du sénateur démocrate Joe Manchin met à mal le super plan d'investissement du président Joe Biden.
Le vote de l'élu démocrate de Virginie-Occidentale « s'est révélé être un vote crucial dans un Sénat à 50-50 cette année », rappelle USA Today. Pour le quotidien, dans son intervention dimanche 19 décembre sur Fox News, il « a probablement mis fin aux efforts déployés depuis des mois par le président Joe Biden » pour faire passer son Build Back Better Act, qui a pour ambition de renforcer la couverture sociale des Américains et d'accélérer la lutte contre le réchauffement climatique.
Pour le New York Times, le sénateur a « tué le projet de loi [...] dans sa forme actuelle, en se disant convaincu que les dépenses et les réductions d'impôts prévues dans ce projet allaient augmenter une inflation déjà très élevée ». Ce « non » a « laissé la Maison Blanche et les progressistes furieux », titre le Boston Globe. Ces derniers n'hésitent pas à parler de « trahison ». « Cette décision pourrait compromettre ce projet dont Biden a fait sa priorité en matière de politique intérieure », commente le Wall Street Journal. Le tout à l'approche d'une autre échéance électorale, note USA Today : « Biden doit faire face à des fractures de plus en plus profondes au sein de son parti démocrate à l'approche des élections de mi-mandat ».
États-Unis : violences dans les écoles post-Covid
Autre sujet repéré dans la presse américaine : l'augmentation des comportements violents dans les écoles primaires et secondaires. Les éducateurs lient ce constat à la crise sanitaire, explique le Chicago Tribune. Le journal détaille les mesures prises par des établissements de l’Illinois : une enseignante en école primaire choisit de porter des protège-tibias pour parer les coups de pieds de ses élèves ; des lycées procèdent à l’installation de portiques détecteurs de métaux.
Les agressions d'enseignants, les bagarres entre élèves et les menaces se multiplient. Les enseignants soutiennent que les difficultés posées par les quarantaines liées au Covid-19 ne sont rien en comparaison de la gestion de ces actes violents. Le Chicago Tribune note que « l'impact dévastateur de la pandémie sur la santé mentale des enfants et des adolescents » a été pointé par l'Académie américaine de pédiatrie et de psychiatrie et l'Association des hôpitaux pour enfants.
Maradona ne fait plus vendre
On termine avec cette vente aux enchères décevante d'objets ayant appartenu à Diego Maradona. Certains observateurs n'hésitent pas à parler de « fiasco », écrit El Día : pas d'enchérisseur pour la maison, ni pour les voitures de la légende du football argentin. L'objet le mieux payé est un tableau de Maradona, qui est parti pour un peu plus de 2 000 dollars. Chapeau, casquette offerte par le président vénézuélien Nicolas Maduro, maillot numéro 10 porté pendant un match : la vente n'a récolté que 26 000 dollars en tout, très en dessous de ce qu'espéraient les héritiers.
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