Un Colombien inculpé aux États-Unis pour son rôle dans l'assassinat du président haïtien

Un ancien militaire colombien a été inculpé mardi 4 janvier aux États-Unis pour sa participation présumée à l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse en juillet dernier, a annoncé le ministère américain de la Justice. 

Mario Antonio Palacios, 43 ans, un ressortissant colombien qui a été arrêté et inculpé aux États-Unis dans le cadre du complot visant à assassiner le président haïtien Jovenel Moise, comparaît devant le tribunal de Miami, Floride, États-Unis, le 4 janvier 2022. REUTERS - DANIEL PONTET

Mario Palacios, 43 ans, est accusé d'avoir fait partie du groupe d'une vingtaine d'hommes ayant tué Jovenel Moïse et grièvement blessé son épouse dans sa résidence présidentielle à Port-au-Prince le 7 juillet 2021. Il est le premier inculpé à comparaître devant la justice américaine pour le meurtre du président haitien.

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Mario Palacios avait été arrêté lundi au Panama lors d'une escale d'un vol en provenance de la Jamaïque, où il s'était réfugié après l'assassinat, et à destination de la Colombie. Il a été extradé dans la soirée vers Miami où il devrait comparaître mardi devant un tribunal. Il encourt la réclusion à perpétuité, a précisé le ministère de la Justice dans un communiqué.

Colombian National Charged in Connection with Plot to Kill Haitian Presidenthttps://t.co/gVftZx9C9I

— National Security Division, U.S. Dept of Justice (@DOJNatSec) January 4, 2022

Ancien membre des forces spéciales colombiennes recruté en mai par une société de sécurité basée à Miami, sa mission était au départ d’assurer la protection de dignitaires haïtiens. Elle a progressivement évolué vers un projet d’attaque du palais présidentiel et d’assassinat du président haïtien la nuit du 7 juillet. Le groupe, sous la direction d'un homme identifié comme « co-conspirateur Numéro 1 », aurait été chargé de tuer Jovenel Moïse. Cet homme, à la double nationalité haïtienne et américaine, est en détention en Haïti.

Mario Palacios a déjà reconnu avoir fait parti de ce commando, en première ligne selon les enquêteurs américains. Lui assure que le président était déjà mort lorsqu’il est entré dans sa chambre. Il affirme aussi ne pas connaitre l’identité des tueurs, rapporte notre correspondant à Miami, David Thomson. Mario Palacios a néanmoins accepté de coopérer avec les autorités américaines qui espèrent qu’il pourra donner des indications sur le déroulé des faits et sur le commanditaire de cette opération qui semble avoir été préparée aux Etats-Unis.

Mario Palacios, sous le coup d'une notice rouge d'Interpol pour « meurtre et complicité de meurtre », a  « accepté l'extradition volontaire » vers les États-Unis et a embarqué lundi soir sur un vol à destination de Miami, selon la responsable des services migratoires panaméens, Samira Gozaine.

Plus de quarante personnes, dont 18 Colombiens et des Américains d'origine haïtienne, ont déjà été arrêtées dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de Jovenel Moïse, commis à son domicile sans qu'aucun policier de sa sécurité rapprochée ne soit blessé.