Bolivie / Coca

La coca en Bolivie, entre réhabilitation et lutte contre le narcotrafic

La Bolivie est le troisième producteur mondial de cocaïne derrière la Colombie et le Pérou. Une partie de la coca -12 000 hectares environ- est cultivée légalement pour la consommation traditionnelle des Indiens. Le produit du reste des surfaces est destiné à la production de cocaïne. Le président Evo Morales, lui-même ancien producteur de coca, a mis en place une politique de réhabilitation de la feuille sacrée, tout en promettant une lutte sans merci contre les trafiquants de drogue.

Dans une rue de La Paz, un stand pour vendre le « Coca-Colla », une boisson gazeuse à base de coca et fabriquée en Bolivie.
Dans une rue de La Paz, un stand pour vendre le « Coca-Colla », une boisson gazeuse à base de coca et fabriquée en Bolivie. RFI/Reza Nourmamode
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D’après un tout récent rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, la Bolivie a réussi à réduire de 12% les surfaces dédiées à la culture de la coca sur son territoire. Entre 2010 et 2011, celles-ci sont passées de 31 000 à 27 200 hectares. Un résultat dû aux 10 500 hectares de coca illégale qui ont été éradiqués l’an passé, soit 28% de plus qu’en 2010.

C’est la première fois depuis six ans, et donc l’arrivée au pouvoir de l’ancien cocalero Evo Morales, que le pays, troisième producteur mondial de cocaïne derrière la Colombie et le Pérou, parvient à réduire la superficie de plantations de coca.

En 2005, 25 400 hectares étaient plantés de coca, dont 12 000 sont légaux, destinés à la consommation traditionnelle des Indiens qui mâchent les feuilles de coca pour combattre le froid, la fatigue et la faim et l’utilisent pour leurs rituels religieux.

Hausse du narcotrafic

Mais ce même rapport des Nations Unies pointe quelques aspects négatifs dans la lutte contre le narcotrafic. Il note par exemple que le prix des feuilles de coca a augmenté de 31% sur les marchés autorisés et d'environ 16% sur les marchés illégaux. Une hausse qui rend la culture de la coca plus attractive pour les paysans. Le document souligne donc la nécessité de proposer de véritables alternatives aux producteurs pour les convaincre de changer de cultures.

Autre bémol, si les cultures de coca sont en baisse, le narcotrafic, lui, continue de prospérer. D’après un autre rapport, venu cette fois des Etats-Unis, la production de cocaïne serait désormais de 265 tonnes en Bolivie, soit une augmentation de plus de 100% par rapport à 2010.

Washington vient d’ailleurs de placer une nouvelle fois le pays andin sur la liste noire des Etats ne luttant pas efficacement contre le narcotrafic, en compagnie du Venezuela et de la Birmanie. Evo Morales a répondu très clairement : «Les Etats-Unis, qui sont le plus grand marché de la drogue, n’ont pas de compétence pour parler de lutte contre le narcotrafic ». Contrairement à ses prédécesseurs, le président bolivien, lui-même ancien producteur de coca, a mis en place une politique de réhabilitation de la feuille sacrée, tout en promettant une lutte sans merci contre les trafiquants de drogue.

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