La vidéo d'une femme décapitée secoue Facebook
Publié le : Modifié le :
La décapitation d’une femme en direct, voici le contenu d’une vidéo choc circulant sur Facebook depuis sa publication, la semaine dernière. Après avoir refusé de retirer la vidéo du réseau social, Facebook fait volte-face. Dénoncée par des milliers d’internautes et de nombreuses associations, la séquence sera finalement retirée dès aujourd’hui.
Une femme agenouillée, mains liées dans le dos, se faisant trancher la gorge jusqu’à la décapitation par un homme cagoulé. Tel est le contenu de cette vidéo choc à l’origine d’une passe d’armes entre le numéro 1 des réseaux sociaux et des milliers d’utilisateurs.
Mise en ligne mercredi dernier sur Facebook, la vidéo a provoqué l’émotion chez de nombreux membres du réseau social. Ni le lieu, ni la date n’ont pu être identifiés, mais une voix entendue sur la vidéo suggère qu’elle ait été filmée au Mexique. Les soupçons pèsent alors sur le cartel de la drogue mexicain «Los Zetas», organisation criminelle connue pour ses exécutions brutales.
Partagée par de nombreux internautes, pour dénoncer un tel acte ou par pur voyeurisme, la séquence devient vite virale. Scandalisés par la violence de ses images, des milliers d’utilisateurs ont signalé la vidéo et demandé son retrait à l’assistance de Facebook.
Violence gratuite ou vidéo témoin du monde ?
Pourtant, Facebook décide de maintenir cette vidéo morbide sur la plateforme. Interrogé par la rédaction suisse de 20 minutes, lundi 29 avril, le groupe justifie sa position : «Notre décision de ne pas supprimer ce contenu est basée sur le fait que les gens ont le droit de décrire le monde dans lequel nous vivons, de présenter et de commenter les actions». Un étudiant irlandais ayant signalé la vidéo s’est vu opposer un tout autre argument. La vidéo ne violerait pas la norme communautaire sur la violence graphique incluant «la représentation du mal fait à autrui, les menaces à la sécurité publique, le vol ou le vandalisme».
Si le numéro 1 des réseaux sociaux brandit le droit à une libre information, le contenu de la vidéo, d’une extrême violence, n’en viole pas moins les conditions d’utilisation de Facebook : «Vous ne publierez pas de contenus incitant à la haine ou à la violence, menaçants, à caractère pornographique ou contenant de la nudité ou de la violence gratuite».
Des positions paradoxales
Sur ce point, la position du groupe est pour le moins surprenante, voire paradoxale. En 2011, un artiste danois avait été exclu du réseau social pour avoir mis sur son profil le tableau L'Origine du monde de Gustave Courbet représentant un sexe féminin. Jugée contraire aux règles interdisant la nudité, le groupe avait supprimé le profil de l’utilisateur afin que Facebook «demeure un milieu virtuel sûr à visiter, y compris pour les nombreux enfants qui l'utilisent».
D’abord réticent au retrait de la vidéo, Facebook fait finalement marche arrière. Un membre du comité consultatif de sécurité de Facebook s’opposant à cette démarche, le groupe a annoncé, jeudi, la suppression de la séquence et la réévaluation de leur politique sur le traitement de ce genre de contenu. Mais Facebook n’en démord pas : «Comme les journaux TV montrent souvent des atrocités bouleversantes, les utilisateurs peuvent partager ces mêmes contenus de manière à sensibiliser».
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne