Venezuela: mort du musicien José Antonio Abreu, fondateur d'El Sistema

Le Vénézuélien José Antonio Abreu, fondateur du projet musical El Sistema, dédié aux enfants défavorisés, ici en novembre 2012. Leo RAMIREZ / AFP

Le musicien vénézuélien José Antonio Abreu est mort dans la nuit de samedi à dimanche 25 mars à l'âge de 78 ans. Il était le fondateur d'El Sistema, un programme d'éducation musicale dédié aux jeunes défavorisés. Son modèle de transmission de la musique a été reproduit dans plus de 50 pays. Abreu a reçu de nombreuses distinctions dont le Prix international de la musique de l'Unesco en 1993 et la Légion d'honneur en France en 2009. Le chef d'orchestre britannique Sir Simon Rattle a même déclaré qu'il méritait le Nobel de la Paix.

A Caracas on l'appelait El Maestro.

En 1975, il fonde le Sistema de Orquestas Infantiles et Juvineles, le Système d'orchestres pour les enfants et les jeunes, plus connu sous le nom d'El Sistema.
Soutenu par l'Etat vénézuélien, il commence par fournir des instruments et un enseignement musical aux enfants des quartiers pauvres de Caracas. Pour lui, la musique était un rempart contre la misère.

« L'immense majorité des enfants et adolescents de nos orchestres appartiennent aux couches les plus vulnérables de la société vénézuélienne. La musique les encourage à se saisir de nouveaux rêves, de nouveaux buts. Et il va sans dire que la musique est le premier moyen de prévention numéro 1 contre la prostitution, la violence, les mauvaises fréquentations, contre tout ce qui peut dégrader la vie d'un enfant », disait José Antonio Abreu.

Aujourd'hui El Sistema accueille 900 000 enfants vénézuéliens, répartis dans 1 500 orchestres et choeurs répartis à travers tout le pays.

Un gran hombre partió físicamente. Pero él ya trascendió, su obra está en los barrios de Venezuela. Hemos decretado 3 días de duelo nacional por el fallecimiento del gran maestro Abreu. pic.twitter.com/Drre9tpiMO

  Nicolás Maduro (@NicolasMaduro) 25 mars 2018

Le président Nicolas Maduro a décrété trois jours de deuil national. Il a salué « le grand héritage moral, éthique et culturel » de José Antonio Abreu. Avant de conclure « son oeuvre se trouve dans les quartiers du Venezuela ».