L’attaché militaire du Venezuela aux Etats-Unis se rallie à Guaido
Le colonel Jose Luis Silva, attaché militaire du Venezuela à Washington a annoncé samedi 26 janvier qu’il ne reconnaissait plus Nicolas Maduro comme président légitime et a appelé ses frères d’armes à soutenir Juan Guaido, président de l’Assemblée nationale et président autoproclamé.
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C'est dans une vidéo (filmée au sein même de l'ambassade du Venezuela à Washington ?) que le haut-gradé a annoncé samedi son ralliement au président de l'Assemblée nationale Juan Guaido, qui s'est autoproclamé président du Venezuela lors d'un grand rassemblement de l'opposition mercredi 23 janvier.
Juan Guaido est le président par intérim légitime, a déclaré le colonel interrogé ensuite par l’Agence France presse, et peut favoriser un « changement » dans le pays. J’ai appelé mes « frères d’armes pour qu’ils me rejoignent pour soutenir Juan Guaido », ajoute le haut-gradé, dans le respect « de la Constitution et des lois du Venezuela».
José Luis Silva, en poste aux Etats-Unis depuis cinq ans, ajoute avoir expliqué sa position à ses supérieurs hiérarchiques. « Ils savent que je ne suis pas d’accord avec ce qui se passe, avec l’usurpation des pouvoirs, les mauvais traitements faits à la population et la situation d’extrême pauvreté dans laquelle se trouve ce pays si riche en ressources naturelles et humaines ».
Il explique aussi s'être entretenu avec Juan Guaido. « Le président Guaido a son plan de travail: mettre fin à l'usurpation et organiser des élections libres et transparentes», assure t-il.
L'armée, un bloc monolithique ?
L'appui de l'armée est déterminant pour Nicolas Maduro qui a reçu le 24 janvier le soutien de la haute hiérarchie militaire. Le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, est apparu en conférence de presse à Caracas entouré de tout le haut-commandement militaire, pour dénoncer un « coup d'État » de la part du président du Parlement. Forte de ses quelque 300 000 soldats, l'institution militaire a non seulement le pouvoir de la force mais aussi un pouvoir économique et financier.
Mais les analystes pointent des tensions au sein de l'appareil entre les hauts gradés fidèles au régime et la base. « Il n'y a pas de nourriture dans les casernes, la prise en charge de leur santé est nulle, et la détérioration la situation est telle que jamais dans l'histoire des forces armées on a vu autant de déserteurs qu'en cette année 2018. Donc il est loin d'être sûr que l'institution militaire dans son ensemble soutiendra Nicolas Maduro et son gouvernement », soulignait sur RFI Sebastiana Barraez, journaliste vénézuélienne, spécialiste des questions militaires.
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