Deux Pussy Riot condamnées en appel: «Nous continuerons à parler»
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Le procès en appel des Pussy Riot s’est achevé ce mercredi 10 octobre à Moscou. En première instance, les trois jeunes femmes avaient été condamnées cet été pour avoir chanté une prière punk anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou. Condamnées à deux ans de camp, le verdict a été confirmé pour deux d'entre elles. La troisième est libre.
Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
C’est la surprise : Ekaterina Samoutsevitch est libre. Elle doit sortir du tribunal d’un moment à l’autre. La décision du tribunal municipal de Moscou a été accueillie par de vifs applaudissements de la part de dizaines de ses amis et proches. Venu assister à l’énoncé du jugement, le père de la jeune femme est sorti il y a quelques minutes tout sourire de la salle d’audience, heureux et soulagé que sa fille sorte de prison, mais déçu en même temps que les deux autres prévenus restent derrière les barreaux.
Ekaterina Samoutsevitch avait décidé de prendre un nouvel avocat, une avocate qui a insisté sur le fait que sa cliente n’avait pas pris part au délit incriminé, texte de l’accusation à l’appui. Elle a expliqué qu’Ekaterina Samoutsevitch n’avait pas eu le temps le jour de la fameuse prière punk d’arriver jusqu’au lieu où a été exécutée la chanson anti-Poutine puisqu’elle avait rapidement été arrêtée par un gardien alors qu’elle sortait sa guitare. Elle n’a toutefois pas plaidé coupable, mais le jury a jugé que c’était suffisant pour annuler le jugement de première instance à son encontre.
Le jury n’a en revanche pas entendu les arguments des deux autres jeunes femmes, Maria Aliokhina et Nadejda Tolokonnikova, qui vont donc passer encore au moins un an et demi derrière les barreaux.
« Hélas je n’ai pas d’espoir que notre affaire soit réétudiée », avait dit Maria Aliokhina, 24 ans, de sa cage de verre. « Nous ne sommes pas des athées belliqueuses », a-t-elle réaffirmé en réitérant ses excuses envers les croyants et tout en promettant de continuer à se battre, à mener son combat politique : « Nous continuerons à parler, que l’on nous envoie en Mordovie ou en Sibérie. »
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