Afghanistan

Afghanistan: un débat au Parlement sur les violences faites aux femmes renvoyé sine die

Les femmes craignent une radicalisation de la société afghane sous l'influence des talibans après le scrutin présidentiel de 2014.
Les femmes craignent une radicalisation de la société afghane sous l'influence des talibans après le scrutin présidentiel de 2014. REUTERS/Nikola Solic

Le débat a été houleux ce samedi 18 mai au sein du Parlement afghan. Les députés devaient voter une loi contre les violences faites aux femmes mais un certain nombre d'élus conservateurs s'y sont fortement opposés. Limitation de l'âge du mariage, foyers pour les femmes ou la réglementation de la polygamie sont jugés anti-islamiques par ces députés qui ont réussi à ajourner, une nouvelle fois, ce débat pour une meilleure protection des femmes afghanes.

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Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert

C'est le combat d'une femme. Fawzia Koofi, députée depuis 2005 et candidate déclarée à l'élection présidentielle de l'an prochain, a essuyé un nouvel échec. C'est elle, en tant que présidente de la commission des femmes au Parlement, qui réclame que la loi contre les violences faites aux femmes soit votée dans les deux chambres.

Promulguée en 2009 par le président Hamid Karzaï, la députée veut empêcher que cette loi progressiste ne soit abrogée dans le futur. Mais ce samedi, elle a dû une nouvelle fois affronter l’hostilité de la frange la plus conservatrice des députés.

Pendant plus de deux heures, ces élus - majoritairement des hommes - ont perturbé les débats en assurant que cette loi va contre la charia, la loi islamique. Ils se sont déclarés contre la limitation de l'âge des mariés à 16 ans, la construction de foyers pour les femmes victimes de violences conjugales ou la restriction à deux épouses maximum.

« Ces députés s'opposent à l'émancipation, aux droits et aux succès des femmes », a confié Fawzia Koofi à la fin de la séance. Les associations de défense de droits des femmes craignent que le Parlement ne modifie cette loi déjà en vigueur mais difficile à faire respecter dans un pays majoritairement conservateur.

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