Cambodge: l'opposition manifeste toujours
Publié le :
Au Cambodge, l'opposition continue de rejeter les résultats des législatives de juillet, controversées, qui ont, à nouveau, donné la victoire au parti du Premier ministre Hun Sen. Ce mercredi, elle organise son deuxième gros rassemblement public de trois jours depuis le scrutin, suivi par quelque 20 000 personnes.
Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Si son mot d’ordre ne change pas, la composition de son soutien évolue. L’opposition, qui a doublé son score aux élections, portée notamment par les classes moyennes phnom-penhoises, mobilise essentiellement les couches populaires des campagnes. Les 50 000 participants annoncés n’y étaient pas même si, pour une fois, les autorités n’ont pas bloqué les artères de la capitale par des barrages.
Comme d’autres, cet agriculteur venu d’une province voisine se dit déterminé : «je m'appelle Konh Nhean, je suis venu ici pour protester, pour soutenir l'opposition et lutter contre les communistes totalitaires qui sont au pouvoir.»
La foule bigarrée et joyeuse de manifestants a accompagné ses leaders à un bureau de l’ONU pour porter une pétition lui demandant d’intervenir pour régler l’impasse politique et aider le gouvernement à respecter les accords de paix de Paris sur le Cambodge signés il y a vingt-deux ans. Une date anniversaire symbolique choisie pour cette manifestation.
Plus tôt, le chef de l’opposition Sam Rainsy a égratigné la France pour avoir reconnu trop hâtivement le nouveau gouvernement : «C’est une erreur politique. Il y a quand même 28 pays dans l’Union européenne et la France a fait cavalier seul.»
Sans un examen des nombreuses irrégularités qui ont entaché le scrutin et des réformes électorales, l’opposition n’entend pas mettre fin au boycott de l’Assemblée nationale.
→ à (re) lire : Législatives au Cambodge: l'opposition demande une enquête sur des irrégularités
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne