En Inde, près de 5 millions d'enfants de moins de 14 ans travaillent
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Environ 5 millions d'enfants de moins de 14 ans sont employés en Inde, principalement dans l'agriculture et dans de petites usines clandestines. Dans ce pays, la loi n'interdit pas le travail de ces mineurs, sauf dans les métiers les plus dangereux, comme les mines ou ceux qui requièrent des produits chimiques. Cependant, un projet de loi interdisant complètement l'emploi des moins de 14 ans a été approuvé par le gouvernement et pourrait être présenté au Parlement dans les mois qui viennent.
Cela fait trois ans qu'un projet de loi interdisant l'emploi des moins de 14 ans attend d'être présenté au Parlement. En mai dernier, le cabinet a approuvé ce texte qui interdit tout travail d'un mineur de moins de 14 ans, sauf quand il assiste sa famille. Or, cette formulation doit être précisée pour éviter les abus, estime Bhuwan Ribbu, de l'ONG Bachpan Bachao Andolan, fondé par le prix Nobel de la paix 2014, Kailash Sathyarti.
« Si je suis assis dans le magasin de mon père quand il est parti déjeuner, je ne suis pas un enfant travailleur. Mais si un homme fait travailler l'enfant de son cousin ou son neveu du village dans son épicerie familiale, cela est un abus. La famille doit seulement englober les parents et les tuteurs. Il faudra en plus ajouter une définition du travail infantile : car si mon père me fait travailler dans son usine et m'empêche d'aller à l'école, cela doit être puni par la loi. »
80% des enfants travaillent à la campagne, principalement dans les champs, et même si la loi est votée, il faudra du temps pour la faire appliquer dans ces régions éloignées où la police et la justice sont peu efficaces.
La police qui, justement, a secouru un enfant à New Delhi. Ce dernier travaillait dans une atelier de confection de chaussures pendant plus de 11h par jour. Il a vécu dans cet atelier pendant deux mois sans jamais en sortir.
« J'ai des blessures sur les mains. Je me suis brûlé avec les produits que j'utilisais pour coller les chaussures. Maintenant, ça va mieux, on ne voit plus trop les cicatrices.
Je devais coller à la main entre 200 et 400 paires de chaussures par jour. Un homme me frappait souvent pour que je travaille plus. Mais moi cela me rendait malade. J'étais faible. Malgré tout, au village, mon père venait de décéder, donc je me disais que l'argent que j'allais gagner pourrait aider ma famille », témoigne ce jeune garçon, issu d'une famille d'agriculteurs pauvres de la campagne du Bihar, dans le nord-est.
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