La Chine passe à la vitesse supérieure en Europe
Après les Etats-Unis, les Chinois investissent de plus en plus en Europe, jusqu’à 23 milliards de dollars (20,7 milliards d’euros) en 2015, afin de diversifier leurs capitaux, révèle une étude de Baker and MacKenzie, un cabinet d’avocats d’affaires international.
Publié le :
L'année dernière, les grands groupes chinois ont investi jusqu'à 20,7 milliards d'euros en Europe, contre environ 16,8 milliards d’euros l'année précédente. C'est une réelle progression.
Au total, 78% de ces investissements se concentrent dans les cinq premiers pays européens, Italie en tête, dans l’industrie automobile principalement, à hauteur de quelque 7 milliards d'euros, dans l'immobilier et l'hôtellerie, 5,70 milliards d’euros, et plus modérément dans les technologies de l’information et de la communication, un peu plus de 2 milliards.
7 milliards investis en Italie
Ces chiffres sont liés à des opérations coup de poing, comme la reprise, par Chem China, le géant de la chimie asiatique, de Pirelli, le fabricant milanais de pneus. Avec ce rachat, l'Italie totalise à elle toute seule plus de 7 milliards d'euros d'investissements chinois, détrônant le Royaume-Uni, selon le journal Les Echos.
Chose rare, la France, devance l'Allemagne grâce au tourisme ! Le plus grand conglomérat privé de la Chine, Fosun, a lancé une OPA sur le Club Med pour plus de 900 millions d'euros. Il y a eu aussi le rachat de Louvre Hôtel groupe par l'entreprise Jin Jiang International Holdings pour plus d'un milliard d'euros l'année dernière. Jin Jiang s’apprête aussi à monter au capital du groupe AccordHotel, à hauteur de 11,7%.
Une réserve de 3 000 milliards d'euros
Les Chinois peuvent se permettre de débourser de telles sommes puisqu’ils s'appuient sur une réserve colossale, qui avoisine les 3 000 milliards d'euros. Le premier fonds national a d’ailleurs atteint les 300 milliards d’euros et les grandes compagnies privées bénéficient de trésoreries de plusieurs dizaines de milliards. En plus, la baisse de l'euro par rapport au yuan leur permet d'acheter en Europe à des prix moindres.
Les Chinois misent aussi sur le vin et l’agroalimentaire, notamment les usines de production de lait. Après de nombreux scandales alimentaires, ils veulent se doter des labels de qualité européens - ainsi qu’américains - dont les normes de sécurité, plus sévères que les leurs, doivent aider à restaurer la confiance de leurs consommateurs.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne