Le cochon à l'honneur cette année en Chine pour le Nouvel An lunaire
A Pékin, les préparatifs du Nouvel An lunaire, le mois prochain, vont bon train. Après le chien, l’animal 2019, c’est le cochon ! Un signe du zodiaque chinois qui devrait faire plaisir à tout le monde. Car forcément, tout est bon dans l’année du cochon.
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De notre correspondant à Pékin,
C'est rond, c’est joyeux, c’est sans surprise un cochon. Tout devrait donc bien se passer cette année, c’est en tout cas ce que prédisent les optimistes ici en Chine, après une année 2018 compliquée en raison notamment de la guerre commerciale avec les Américains et de la croissance chinoise, qui n’est plus aussi en forme qu’avant.
Prospérité, jovialité et générosité sont les vertus traditionnellement associées à l’animal. Gentil et généreux comme un cochon, et comme faire un carton.
Papy Peppa Pig à l’écran
C'est la vidéo la plus partagée depuis jeudi soir sur le réseau chinois WeChat, sur le thème des retrouvailles en famille pour la Fête du printemps. Plus de 100 millions de vues pour cette publicité montrant un grand-père téléphonant à son petit-fils depuis la campagne chinoise, et lui demandant quel gâteau il aimerait manger pour le Nouvel An lunaire. « Peppa », lui répond ce dernier.
Il parle de Peppa Pig évidemment, le cochon du dessin animé anglais interdit en Chine, car jugé « subversif » par la censure - comme quoi le cochon n’aurait pas toujours bon fond. Le film a finalement été autorisé à sortir sur les écrans chinois, le jour de la lune ronde, le 5 février prochain.
Trois petits cochons sur le timbre 2019
Comme chaque année, il y a aussi le timbre de la poste chinoise. Avec un cochon dessus, bien sûr. Surprise néanmoins : le cochon n’est pas tout seul. Papa verrat, Maman truie et leur trois petit cochonnets, c’est toute la famille des cochons qui se tasse en effet sur le timbre sorti le 6 janvier dernier, signé par Han Meili, le peintre des Fuwa, mascottes des Jeux olympiques de 2008.
Y a-t-il un message caché dans le timbre 2019 ?, s’interrogent les Chinois. La dernière fois qu’on a vu un timbre zodiacal familial, c’était avec le singe, qui était accompagné de ses deux bébés en 2016. Coïncidence, c'était l’année de l’officialisation de l’abandon de la politique de l’enfant unique.
D’où cette question : y aura-t-il un nouveau coup de tampon permettant une nouvelle relâche du contrôle des naissances au moment de l’Assemblée nationale populaire en mars prochain ? En attendant, comme le dragon de l’eau, l’année du cochon de terre est une excellente année pour faire des enfants.
C'est du moins ce que croit Sheng Gongna, 31 ans, que nous avons croisée devant une maternité du centre de Pékin, dans le district de Chaoyang. Pour cette maman, 2019 sera forcément un grand moment. « Je suis très contente, dit-elle, d’avoir un bébé cette année, j’espère qu’il sera comme un cochon, en bonne santé et trop mignon ! »
Des petits cochons «cro-mignons» ? Les autorités ne seraient pas contre un « boom » des naissances vu la tête de la pyramide des âges en Chine. La natalité chute en effet, notamment dans le Shandong. Comme l'expliquait cette semaine la presse d’Etat, cette province de l’Est, qui compte plus d’habitants que la France, les Pays-Bas et la Belgique réunis, a enregistré 15 à 20% de naissances en moins l’année dernière.
Copain comme cochons et industrie du luxe
Puisque dans l’année du cochon tout est bon, forcément le cochon est décliné à toutes les sauces. Matin, midi et soir, c'est un vrai défilé sur les réseaux sociaux, où l'on a vu passer le roi des cochons porté par une dizaine de paysans, 900 kg, dans le sud de la Chine. Porcelet, goret, nourrain, l’animal est sur tous les étals, sur tous les emballages et même sur les produits de luxe (voir ici et là).
Il y a des sacs-cochons, des chaussures-cochons... Peut-être pas de parfum-cochon, mais des crèmes de beauté-cochons. Un grand maroquinier français propose même des gorets-porte-clés à 3 550 yuans, soit un peu plus de 450 euros.
Copains comme cochons, tel est ainsi le signe de l’amitié pour Qin et Sun, étudiants pékinois. « L’année du cochon est une année sans obstacle qui apporte la richesse », dit le garçon. « La prononciation du mot "cochon" est la même que pour bénédiction, ce sera bien pour le travail, c’est un heureux présage », renchérit la jeune fille.
« Mes amis qui sont nés sous le signe du cochon ont de la chance, les filles ont trouvé de bons maris et les garçons ont du succès dans leurs affaires », ajoute le premier. « Oui oui, c’est vrai les filles "cochon" ont l’air un peu stupide, mais elles ont plein d’opportunités et une bonne situation », confirme son amie.
Fièvre porcine africaine
« Cochon, tu as un gros nez, quand tu attrapes un rhume tu as la goutte au groin. Cochon, tu as les yeux très noirs, mais tu vois très loin. Cochon, tu as de grandes oreilles, mais comme un idiot tu n’entends pas les insultes », dit la chanson.
Tranquille comme cochon ? Pas tout à fait. Tout est - presque - bon dans l’année du cochon. Car depuis l’été dernier, l'animal est aussi un grand sujet de préoccupation en Chine, premier consommateur mondial de viande porcine. Quelque 600 000 porcs ont déjà été abattus pour tenter de contenir l’épidémie de fièvre porcine africaine qui touche désormais les élevages de 20 provinces chinoises, dont celle du Fujian, dans le sud.
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