Rohingyas: une commission d’enquête birmane exclut toute volonté de génocide
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Cette commission a été établie par le gouvernement birman lui-même pour enquêter sur les violences commises dans l’État de l’Arakan en 2017. Plus de 750 000 Rohingyas avaient trouvé refuge au Bangladesh après la répression de l’armée birmane.
Avec notre correspondante à Rangoun, Sarah Bakaloglou
Le rapport de plus de 400 pages n’a pas été rendu public ce lundi, mais dans un communiqué de presse, les conclusions sont claires : certes, la commission d'enquête reconnaît des « crimes de guerre et des violations des droits de l’homme » commises par plusieurs acteurs, dont les soldats birmans.
Pas assez de preuves...
Mais - et c’est un des enjeux - il n’y a pas assez de preuves pour établir une volonté de commettre un génocide contre des Rohingyas. Un terme rejeté par le gouvernement birman pour qui ces derniers sont des immigrants illégaux venus du Bangladesh et qui n’apparaît jamais dans ce document.
Plusieurs ONG ont déjà appelé à la publication du rapport en entier. La transparence de cette commission a aussi été critiquée à plusieurs reprises, tout comme son indépendance. Un de ses membres, une diplomate philippine, avait d'ailleurs déclaré à ses débuts, qu’ils n’étaient pas là pour blâmer les responsables.
Décision attendue de la CIJ
Mais pour la dirigeante Aung San Suu Kyi, cette commission est le signe que la Birmanie n’a pas besoin de la justice internationale. Son rapport a été rendu d’ailleurs la même semaine qu’une décision très importante : ce jeudi, la Cour internationale de justice dira si oui ou non, des mesures d’urgence vont être prises contre la Birmanie, accusée de génocide.
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