L'Asean, divisée sur le cas birman, doit nommer son émissaire spécial
En Birmanie, le chef de la junte, le général Min Aung Hlaing, déclare qu’il devient le Premier ministre du pays et que des élections se tiendront en août 2023. Il ajoute que la Birmanie accueillera favorablement l’envoi d’un émissaire spécial de l’Asean pour examiner la situation politique et résoudre la crise.
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Avec notre correspondant à Bangkok, Carol Isoux
Les dix pays de l’Asean doivent confirmer aujourd’hui l’identité de cet émissaire spécial. Il y a deux grands favoris : Erywan Yusof, vice-ministre des Affaires étrangères du Brunei, qui a les faveurs de la communauté internationale, ou le Thaïlandais Virasakdi Futrakul, préféré par les généraux birmans.
Car deux approches s’affrontent au sein de l’Asean. D'un côté figurent les partisans d’une confrontation franche avec les généraux et l’organisation de réunions avec l’opposition politique birmane. C’est le cas de l’Indonésie, de Singapour ou de la Malaisie, dont le Premier ministre Muhyddin Yassin a eu des mots très durs envers la junte birmane. De l'autre côté, les partisans d’une approche plus diplomatique. C‘est le cas des voisins immédiats, la Thaïlande en tête, suivie du Cambodge ou du Vietnam.
La Thaïlande est un cas à part car dirigée par des généraux qui ont le pris le pouvoir par coup d’État en 2014, puis ont obtenu une légitimation par les urnes grâce à des réformes. Elle pourrait donc représenter un modèle possible pour les généraux birmans. L’Asean reste très attachée, notamment pour des raisons historiques liées au passé colonial de la zone, au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays. Le procédé diplomatique sera donc long et prudent.
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