Nouvel incident entre Taipei et Pékin autour de l’importation de fruits taïwanais

Le marché nocturne de Shilin à Taipei, la capitale de Taiwan, le 24 novembre 2018 (image d'illustration).
Le marché nocturne de Shilin à Taipei, la capitale de Taiwan, le 24 novembre 2018 (image d'illustration). Yuri Smityuk/TASS - Yuri Smityuk

La Chine a annoncé ce dimanche 19 septembre interdire l’importation de deux fruits taïwanais, officiellement pour raisons sanitaires.

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Avec notre correspondant à Taipei, Adrien Simorre

La pomme cannelle et le jamalac taïwanais, deux spécialités locales, ne seront plus sur les étals des marchés chinois. La Chine affirme que des parasites ont été retrouvés dans ces deux fruits dont Taïwan s’est fait la spécialité. Mais pour Taipei, il n'en est rien : la décision de la Chine est politique et vise à déstabiliser l'économie et la société taïwanaise.

Cette décision constitue un nouvel acte dans la montée des tensions entre la Chine et Taïwan, cet archipel de 24 millions d’habitants indépendant de fait mais menacé d’invasion par Pékin. « En plus de ses menaces militaires, la Chine fait du commerce une arme », a ainsi tweeté ce dimanche le ministre des Affaires étrangères taïwanais Joseph Wu, ajoutant qu’il s’agissait d’une décision « hostile, contraire aux normes internationales. »

Taïwan menace de porter la Chine devant l'OMC

Le gouvernement taïwanais a immédiatement annoncé qu’il porterait le dossier devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) si la Chine ne levait pas sa décision.

Traduction : « Les dernières tactiques commerciales coercitives de la Chine contre notre pomme java et notre pomme à sucre sont inacceptables, Taïwan déposera une plainte officielle auprès du @wto. Pendant ce temps, nous ferons tout pour aider les agriculteurs taïwanais à élargir et à diversifier leurs marchés, notamment en mettant en place un programme d'un milliard de dollars. »

L’épisode a des airs de déjà vu

En février dernier, la Chine avait bloqué l’importation d’ananas taïwanais pour les mêmes raisons. La décision s’était finalement retournée contre Pékin et un vaste mouvement de solidarité s’était formé autour des ananas taïwanais.

L’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe ou encore l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo en avaient même fait la publicité : « En tant que partisan de la liberté, déguster de l'ananas séché taïwanais. Échec et mat », avait-il tweeté.

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