Mer de Chine méridionale: les Philippines demandent à la Chine de «faire marche arrière» après des tirs
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Les Philippines ont accusé, jeudi 18 novembre, les garde-côtes chinois d'avoir tiré au canon à eau sur deux bateaux ravitaillant le personnel militaire philippin en mer de Chine méridionale.
Nouvelle poussée de fièvre dans la très disputée mer de Chine méridionale. Selon le ministre philippin des Affaires étrangères, trois bâtiments chinois ont bloqué l'accès à l'atoll Second Thomas, dans les îles Spratleys disputées par les deux pays, à des bateaux philippins. Les bateaux chinois ont fait usage de canons à eau.
L'incident a eu lieu mardi. Teodoro Locsin, chef de la diplomatie philippine, a fait part de son « indignation », de sa « condamnation » et de sa « protestation » et a demandé à Pékin de « faire marche arrière ». Le ministre a qualifié les bateaux philippins de « publics », ce qui laisse penser qu'il s'agit de vaisseaux civils. Ils étaient chargés d'une mission de ravitaillement pour des soldats philippins, rapportent les autorités philippines. Après l'occupation du récif Mischief par la Chine au milieu des années 1990, à l'intérieur de la zone économique exclusive de Manille, les Philippines ont fait échouer un de leurs bâtiments sur un récif proche de Thomas afin d'affirmer leur souveraineté sur la zone. Des Marines philippins y sont basés, rapporte l'AFP.
[1] The Western Command in Palawan reports that on 16 November 2021, three (3) Chinese Coast Guard vessels blocked and water cannoned two (2) Philippine supply boats en route to transport food supplies to Philippine military personnel in Ayungin Shoal (Second Thomas Shoal).
— DFA Philippines (@DFAPHL) November 17, 2021
Les tensions autour de cette mer riche en ressources naturelles ont connu une nette recrudescence cette année. Les Philippines ont régulièrement dénoncé la « présence et les activités illégales » de la Chine en mer de Chine du Sud.
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La Chine revendique quasiment l'ensemble de cette zone par laquelle transitent, chaque année, des milliers de milliards de dollars d'échanges commerciaux. Cette mer est également revendiquée par Brunei, la Malaisie, les Philippines, Taïwan et le Vietnam.
Pékin ignore la décision d'un tribunal international en 2016 : la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de La Haye avait estimé, en juillet 2016, que la Chine n'avait pas, historiquement, de raison valable de revendiquer les eaux de la mer de Chine méridionale. Un jugement qui donnait raison de fait aux Philippines, à l'origine de la plainte. Depuis, Pékin a pris militairement le contrôle de plusieurs récifs.
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(et avec AFP)
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