À Taïwan, le dernier festival libre du monde sinophone
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Il est surnommé « les Oscars » du cinéma sinophone. La cérémonie des Golden Horse se tiendra ce samedi soir 27 novembre à Taipei. Mais depuis trois ans, le festival se fait sans les films chinois après que Pékin a boycotté en 2019 le festival.
Avec notre correspondant à Taipei, Adrien Simorre
C’était jusqu’en 2019 « le » festival du cinéma sinophone. Le Golden Horse réunissait chaque année à Taipei les cinéastes chinois, hongkongais et bien sûr taïwanais.
Mais cela a vacillé en 2018 après le discours de la réalisatrice taïwanaise Fu Yu : « J'espère vraiment qu'un jour notre pays pourra être considéré comme une entité indépendante, avait lancé la réalisatrice lors de la cérémonie. C'est mon souhait le plus important en tant que Taïwanaise. »
Un cinéma qui échappe à la censure de Pékin
La phrase a fait enrager Pékin qui refuse de reconnaître l’indépendance de Taïwan. Résultat : cette année et pour la troisième édition consécutive, quasiment aucun film chinois ne participe à la compétition.
Mais la crise a poussé le festival à se réinventer pour devenir progressivement la vitrine d’un cinéma qui échappe à la censure de Pékin.
Un rôle crucial depuis le tour de vis de la Chine à Hong Kong l’an dernier qui a mis un terme à la liberté artistique dont jouissait l'ancienne colonie britannique.
Symbolique, un documentaire consacré aux manifestations à Hong Kong, Revolution of Our Times, est d’ailleurs nominé dans la catégorie du meilleur film documentaire. Un film évidemment censuré en Chine comme à Hong Kong.
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