Chine: des primes pour les volontaires au dépistage Covid-19 qui se révèlent positifs

Comment accélérer les tests Covid pour éviter l’apparition de nouveaux clusters ? Une ville du nord-est de la Chine a décidé de récompenser via une prime de près de 2 800 euros les volontaires qui se font dépister, et dont les résultats se révèlent positifs.

Test réalisé à l'extérieur d'un immeuble de bureaux commerciaux à Pékin, le dimanche 5 décembre 2021.
Test réalisé à l'extérieur d'un immeuble de bureaux commerciaux à Pékin, le dimanche 5 décembre 2021. AP - Andy Wong
Publicité

De notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

C’est la deuxième fois en moins d’une semaine que les gouvernements locaux font cette proposition aux habitants du nord-est de la Chine.

Signe que la situation reste tendue sur le front du Covid, et malgré le nombre relativement limité des nouvelles infections (38 nouveaux cas de contaminations asymptomatiques sont rapportés pour la journée de dimanche 5 décembre sur l’ensemble du territoire chinois), les autorités sanitaires entendent bloquer au plus vite l’apparition de nouveaux foyers.

 

Quatre foyers d’infection

Après Harbin dans la province du Heilongjiang, qui a annoncé jeudi qu’elle verserait une prime de 10 000 yuans aux volontaires des tests PCR qui obtiennent un résultat positif, ce lundi, c’est au tour du gouvernement de Fuxin, dans la province du Liaoning (là aussi dans le nord-est de la Chine) de proposer le double : 20 000 yuans soit près de 2 800 euros, pour celles et ceux qui se font dépister et tombent malade.

L’idée est de remonter au plus vite d’éventuels cas contacts et donc d’éviter de nouvelles contaminations dans l’un des quatre foyers distincts d’infections avec la région autonome de Mongolie intérieure, et les provinces du Yunnan et du Hebei.

Une prime pour attraper le virus, ironisent certains, quand d’autres préfèrent cela aux primes à la dénonciation de celles et ceux qui ne respecteraient pas les quarantaines par exemple, comme on a pu le voir au début de la pandémie en Chine ou en Corée.

 

Le zéro-Covid, c'est mathématique

Cette stratégie de non-tolérance absolue avec le virus est associée depuis deux ans, au-delà de la fermeture des frontières, à des tests fréquents et des périodes d’isolement pour les résidents dans les zones à risques.

Cela entraîne une certaine « fatigue » de la population, reconnait le professeur Liang Wannian au micro de la télévision centrale de Chine. Cet ancien fonctionnaire de la Commission nationale de la santé, comme d'autres avant lui – preuve probablement d’un mécontentement qui monte –, justifie la politique « zéro cas » ou « zéro Covid » par les mathématiques : « Si le virus circule, affirme celui qui fait d’un groupe d’experts qui donne des recommandations au gouvernement en matière de lutte contre la pneumonie virale, dans un pays de 1,4 milliard d’habitants, vous pouvez imaginer combien tomberont malades ou mourront. »

Ce serait une épidémie majeure, un problème majeur de santé publique, social et politique, conclut-il. La santé étant pour le pouvoir communiste, peut-être encore plus qu’ailleurs, une question ultrasensible, car de nature à déclencher la colère des Chinois.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI