Covid-19 en Inde: malgré l'accalmie, les autorités restent en alerte sur Omicron

Après avoir vécu le chaos à cause du variant Delta en début d'année, l'Inde traverse un moment moins tendu dans cette pandémie de Covid-19. Les chiffres officiels sont nettement moins graves en ce mois de décembre 2021. Mais les autorités indiennes ont retenu les leçons et restent très vigilantes face à la progression du variant Omicron. 

Un homme déguisé en Père Noël salue les enfants d'une école de Bombay, en Inde, le 15 décembre 2021. Les écoles de la villes ont rouvert leurs portes après presque 20 mois de fermeture en raison de la pandémie de Covid-19.
Un homme déguisé en Père Noël salue les enfants d'une école de Bombay, en Inde, le 15 décembre 2021. Les écoles de la villes ont rouvert leurs portes après presque 20 mois de fermeture en raison de la pandémie de Covid-19. AP - Rafiq Maqbool
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Avec notre correspondant à Bangalore, Côme Bastin

Il y a six mois, l'Inde faisait les gros titres face aux ravages du variant Delta. Aujourd’hui, le virus semble avoir quasiment disparu du pays. C’est le calme avant, peut-être, la tempête. Voilà sept mois que le terrible pic de la vague du variant Delta est passé. Depuis, le nombre de cas baisse constamment, à moins de 10 000 contaminations et 400 morts par jour en décembre. C’est très peu pour la deuxième population mondiale. 

Plusieurs explications sont avancées, dont l’immunité collective. Les habitants, dans leur très grande majorité, auraient développé des anticorps au coronavirus. Mais il faut cependant rester prudent. D’abord parce que les statistiques indiennes sont largement sous-évaluées. Ensuite, des études pointaient aussi une possible immunité collective en mars dernier avant l’arrivée du variant Delta, et la suite a montré qu’une large partie de la population pouvait encore être infectée et même réinfectée.  

Omicron se propage rapidement, selon l'OMS 

Pour l'instant, le variant Omicron réveille peu d'inquiétudes au sein de la population. À Bangalore, les précautions sanitaires sont plutôt oubliées, même si les magasins destinés à la classe moyenne prennent parfois la température et que les centres commerciaux demandent un certificat de vaccination. Si certains continuent à porter le masque, l’ambiance revient à la normale dans les restaurants, les bars ou les mariages. 

Les autorités, elles, sont plus inquiètes. Le Premier ministre Narendra Modi veut à tout prix éviter de répéter le fiasco du variant Delta qu’il avait sous-estimé. L’Inde compte 100 cas de variant Omicron officiellement, mais l’Organisaiotn mondiale de la santé (OMS) a mis en garde : le variant se propage rapidement, y compris dans les pays avec des niveaux élevés d'immunité de la population.

De nouvelles règles obligent les voyageurs à l'arrivée en Inde à passer par une quarantaine de sept jours, puis à repasser un test PCR. Ce qui vient contrarier les plans de reprise du tourisme dans le pays. Certains États indiens comme le Maharashtra limitent les rassemblements et imposent le passe vaccinal pour les événements liés aux fêtes de fin d’année.   

60% d'Indiens ont reçu au moins une dose 

La couverture vaccinale, même s’il reste du chemin à parcourir, a bien progressé, avec 40% de la population qui a reçu ses deux doses et 60% une dose. De quoi permettre à l'Inde de se tourner à nouveau vers ses ambitions d'exportation avec plusieurs bonnes nouvelles de ce côté-là. 

Le vaccin Covaxin, fabriqué et développé dans le pays, a reçu l’agrément de l’OMS en novembre. La firme indienne Bharat Biotech, qui le fabrique, a repris ses exportations, interrompues en plein milieu de la crise sanitaire. Le Vietnam vient ainsi d’en recevoir 200 000 doses. Vendredi 17 décembre, c’est le vaccin Covovax, produit par le Serum Institute en Inde sous licence du géant américain Novavax, qui a reçu le feu vert de l’OMS. Un vaccin que l’Inde destine aux pays les plus pauvres car il demande moins de réfrigération. 

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