Législatives à Hong Kong: un taux de participation historiquement bas
Les Hong-Kongais qui étaient appelés aux urnes, hier, dimanche 19 décembre, ont finalement largement boudé les élections législatives qui, pour la première fois, n’incluaient que des « patriotes ». Dans l’élection des seuls sièges à être élus au suffrage universel, la participation a atteint tout juste 30% de participation
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Avec notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy
Il n’y a aucun doute que cette piètre performance est avant tout un des aveux cinglants du gouvernement mené par Carrie Lam de la part d’une très grande partie de la population hong-kongaise, et ce, en dépit des nombreux moyens qui avaient été déployés par les autorités pour inciter justement les Hong-Kongais à voter.
En outre, 2% des votes ont été des votes blancs ou des votes invalides. C’est de loin le plus faible taux de participation jamais atteint lors d’élections législatives depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine en 1997.
Les candidats pro-Pékin tous élus
À noter aussi le fait que si tous les candidats du DAB, qui est le plus grand parti pro-Pékin de Hong Kong, ont été élus ou réélus, en revanche, les quelques outsiders qui auraient pu apporter un petit élément de diversité à ce Parlement terriblement homogène, ont, eux, tous été écartés. Il y avait notamment un candidat qui était chauffeur de bus, un candidat électricien, ainsi que deux Occidentaux naturalisés chinois, le célèbre homme d’affaires canadien Allan Zeman et l’ancien haut fonctionnaire britannique Mike Rowse, tous ces candidats-là ont été éliminés.
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Il y a quelques heures, Carrie Lam, la chef de l’exécutif de Hong Kong, a déclaré qu’elle n’avait pas la moindre idée quant à cette attitude des Hongkongais et elle a en revanche soupçonné la météo d’avoir joué un rôle.
La cheffe de l'exécutif a toutefois défendu le processus et minimisé la forte abstention. « Hong Kong est de retour sur la bonne voie, celle "d'un pays, deux systèmes" », a-t-elle affirmé en conférence de presse. « Nous ne pouvons pas copier-coller le système ou les règles soi-disant démocratiques des pays occidentaux », a-t-elle ajouté, estimant que les éléments « anti-chinois »étaient désormais exclus et le calme politique rétabli.
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