Inde: l'opposant Rahul Gandhi exclu du Parlement

En Inde, le leader de l’opposition Rahul Gandhi vient d’être exclu du Parlement, au lendemain de sa condamnation à deux ans de prison pour diffamation. L’ancien candidat au poste de Premier ministre n’est donc plus député, alors qu’il y était le visage principal de l’opposition. Un coup dur pour le parti centenaire du Congrès, qui voit ses chances diminuer avant les élections législatives de 2024.

Rahul Gandhi, le 23 janvier 2023. «C'est un jour noir pour la démocratie indienne», a posté sur Twitter le président des jeunes du Parti du congrès, Srinivas Bhadravathi Venkata.
Rahul Gandhi, le 23 janvier 2023. «C'est un jour noir pour la démocratie indienne», a posté sur Twitter le président des jeunes du Parti du congrès, Srinivas Bhadravathi Venkata. AP - Channi Anand
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Avec notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis

C’est un coup de tonnerre pour le Parti du congrès : Rahul Gandhi venait à peine de finir une marche de cinq mois dans tout le pays pour redynamiser son image et celle de sa formation ; ce fils et petit-fils de Premier ministre porte un nom qui attire les voix d’électeurs et permettait au Congrès d’espérer représenter une alternative lors des élections de l’année prochaine.

Maintenant, ces chances s’écroulent, comme explique Sudha Pai, professeure en sciences politiques : « Le parti du BJP ne perd pas une occasion pour taper sur ses opposants, et ils ont tapé fort en utilisant un tribunal dans un État qu’ils contrôlent. La possibilité que le Congrès remporte les élections était déjà mince, elle l'est encore plus maintenant. Le Congrès pourrait même se désagréger, et comme l’opposition est divisée, il y a de grandes chances que Narendra Modi soit réélu l’année prochaine. » 

Explosion des poursuites 

Les poursuites des autorités contre l’opposition ont explosé ces dernières années, envoyant beaucoup de ses dirigeants en prison ou les forçant à rejoindre le BJP. Rahul Gandhi a encore une mince chance de retourner au Parlement s’il obtient une suspension judiciaire de sa peine.

Cette disqualification, c'est un détournement du sens d'une loi qui vise à écarter des assemblées les élus condamnés pour des crimes sérieux comme la fraude, la corruption ou les crimes violents, mais pas pour des discours prononcés pendant des campagnes électorales.

Gilles Verniers, chercheur en sciences politiques au Centre for Policy Research de New Delhi

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