Les enfants, principales victimes de la catastrophe
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Trois semaines après le séisme qui a tout ravagé à Port-au-Prince, les sinistrés vivent toujours dans des conditions extrêmement précaires. Quand la nuit tombe, il n'y a plus de règles, plus de repères et les premières victimes des vols et des viols, ce sont les enfants. Reportage dans un camp de rescapés à Port-au-Prince.
Avec nos envoyés spéciaux à Port-au-Prince, Stefanie Schüler et Bertrand Haeckler.
Le camp de Saint-Louis-de-Gonzague à Port-au-Prince. Dans le noir, les pleurs d’une petite fille. Elle était en train de se laver, raconte-t-elle, quand un homme est venu la chasser de l’endroit où elle se trouvait pour l’amener loin des tentes. Dans le chaos du camp, la fillette est perdue.
Plus loin dans le camp, deux pères de famille, leurs enfants à la main, expliquent que des nouvelles règles d’hygiène ont été instaurées. Pour éviter les moustiques et avec eux le risque du paludisme, plus personne ne se lave près des tentes. Un homme qui a retrouvé la petite fille s’emporte : « C’est complètement absurde. On ne peut pas amener une petite fille toute seule, loin des tentes à cette heure-ci. Justement, des Américains ont été arrêtés à la frontière parce qu’ils ont enlevé trente-trois enfants ».
Une confusion profonde se lit sur les visages des adultes. Partant d’une bonne intention, leur nouvelle règle leur a fait oublier l’essentiel : la sécurité des enfants. « Imaginez seulement que c’est votre fille qui soit perdue dans le camp et que d’un coup, vous ne la retrouvez plus. Avec tout ce monde, on ne sait jamais. Donc aidez-vous les uns des autres pour ne pas perdre les enfants. Organisez-vous. A chacun son tour pour surveiller les petits », insiste un autre rescapé.
La petite fille retrouve ses repères, les adultes, eux, réalisent qu’ils ont perdu les leur.
Affaire des Américains arrêtés pour «vol» d'enfants : les auditions se poursuivent
Les dix Américains, arrêtés vendredi, pourraient être poursuivis pour « trafic d'enfants, enlèvement de mineurs et association de malfaiteurs ». La justice haïtienne se penche sur leur cas. Ces missionnaires baptistes, membres d'une association caritative, se sont encore défendu d'avoir volé 33 enfants. Ils assurent avoir voulu aider des orphelins vulnérables, ayant tout perdu. Leur bus avait été intercepté vendredi 29 janvier alors qu'il s'apprêtait à traverser la frontière dominicaine.
Ce lundi 1er février, les dix Américains ont reçu la visite des services du consulat des Etats-Unis en Haïti.
Il revient aux autorités d’Haïti de décider de la marche à suivre au sujet de ces Américains arrêtés.
Donald MOORE, consul américain en Haïti
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