Ligue 1: Paris et Monaco laisseront-ils autre chose que des miettes ?

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Dominateur cette saison en Ligue 1, le Paris SG devra composer à la reprise avec l'AS Monaco, un nouveau concurrent qui, comme lui, dispose de moyens financiers considérables susceptibles de rendre le duo presque intouchable pour les autres équipes.

Millions du Qatar contre millions de l'homme d'affaires russe Dmitry Rybolovlev, Carlo Ancelotti (peut-être) contre Claudio Ranieri et effectif en or contre effectif en or: le duel PSG-Monaco aurait une certaine allure et aurait en tous cas le mérite d'attirer encore un peu plus la lumière sur la L1.

Mais si les propriétaires qataris du PSG ont été accueillis avec bienveillance par le football professionnel français il y a deux ans (notamment parce que le Qatar investit dans les droits télé via BeInSport), Rybolovlev a lui eu droit à une réception glaciale.

Le 21 mars, le Conseil d'administration de la Ligue de football professionnel (LFP) prenait ainsi la décision d'obliger toute équipe évoluant dans un championnat professionnel français à avoir son siège en France à compter de juin 2014.

La mesure visait directement le club de la Principauté, dont la fiscalité avantageuse est jugée inéquitable par de nombreux dirigeants de clubs français.

Selon des chiffres établis par certains d'entre-eux et que l'AFP s'est procurés, le différentiel de coût entre Monaco et un club français en ce qui concerne la masse salariale serait ainsi aujourd'hui de 1 à 2.

Rybolovlev-Le Graët

C'est-à-dire que pour une masse salariale nette de 30 millions d'euros, Monaco paie environ 40 millions alors qu'un club français paie à peu près 80 millions. Avec la taxe à 75% (qui ne concernerait pas Monaco), ce différentiel passerait à de 1 à 2,5.

Le conflit ne fait que commencer et a déjà rebondi avec la rocambolesque affaire des 200 millions d'euros évoqués lors d'une réunion entre Rybolovlev et le président de la fédération Noël Le Graët. Et selon une source proche du dossier, "il va surtout coûter très cher aux deux parties en honoraires d'avocats".

Si les clubs français sont soudainement vent debout contre les avantages réservés à Monaco (dont le statut fiscal ne l'a pas empêché de descendre en L2), c'est sans doute qu'ils craignent de voir Paris et Monaco truster les qualifications en Ligue des champions.

Aujourd'hui, il n'y a que deux places réservées à la L1 en phase de poules de la C1 et il est légitime d'imaginer qu'elles ne devraient que rarement échapper à ces deux nouveaux riches.

L'effectif parisien semble déjà intouchable en France et les noms qui circulent comme possibles renforts à Monaco (Falcao, Nkoulou, Ruffier...) ne doivent pas rassurer ses futurs adversaires.

Fair-play financier

Car en face, les Lyon, Marseille ou Saint-Etienne auront l'impression de ne pas lutter à armes égales.

Dès le titre du PSG acquis, Jean-Michel Aulas, président de Lyon, a déjà appelé de ses voeux au micro de Canal+ la mise en place stricte du fair-play financier cher à Michel Platini et à l'UEFA.

Les deux Olympiques (OM et OL) ont consacré leur saison à réduire leur masse salariale, avec un certain succès. Marseille profitera d'une qualification directe cette saison pour la C1 avec sa 2e place assurée pour retrouver déjà un peu de marge de manoeuvre. Mais son président Vincent Labrune l'a dit et redit: l'ère des grandes dépenses est révolue et l'OM sera désormais raisonnable.

Lyon de son côté cherche encore à se débarrasser de certains très gros salaires (Lisandro intéresserait d'ailleurs... Monaco) et fait attention à chaque sou en attendant la possible manne du nouveau stade.

Quant aux Verts, leurs dirigeants affirment que Ligue des Champions ou pas, ils ne reviendront pas sur leur système de salaire fixe plafonné, quitte à ce que cela leur coûte le départ de quelques pépites.

Dès lors, ce qui pourrait arriver de mieux aux clubs français, c'est encore que Paris et Monaco aillent régulièrement très loin en Ligue des Champions et fassent remonter l'indice UEFA, débloquant ainsi une place supplémentaire dans l'élite européenne.