Il y a trente ans, disparaissait le trompettiste Miles Davis

Miles Davis.
Miles Davis. © Columbia Records

Il y a trente ans jour pour jour disparaissait le trompettiste américain Miles Davis, un monstre sacré du  jazz qui a lancé de nombreuses carrières comme celle de Bill Evans, Herbie  Hancock, Chick Corea, John Coltrane ou encore Sony Rollins. 

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Pendant six décennies complètes, de 1945 jusqu'à sa mort en 1991, Miles Davis a fait de la musique en suivant avant tout son instinct : il cherchait en priorité à explorer de nouveaux mondes sonores, contrairement à la plupart des musiciens de l’époque. Ces derniers passaient la plupart de leur temps à peaufiner et approfondir une esthétique qu’ils avaient déjà définie. Lui au contraire aimait se remettre en question régulièrement. « Il faisait sa révolution tous les cinq ans en essayant de faire évoluer sa musique avec celle de son temps », explique Vincent Bessière producteur de disques de jazz et commissaire de l’expo Miles Davis à la Cité de la Musique en 2009.

Miles Davis a en effet ouvert le jazz à l’influence d’un nombre considérable de musiques. Il l’a toujours considéré comme un espace ouvert, hybride. « Sa manière d’envisager cette musique comme un espace de métissage est un héritage très vivace », poursuit Vincent Bessières, ajoutant que c’est cela qui définit au mieux ce style musical au XXIe siècle.

Deux périodes marquantes

Pour les historiens du jazz, il existe deux époques Miles Davis très identifiables. La première est acoustique (entre 1945 et 1969). Il suit alors avec une relative sagesse plusieurs courants du jazz. Cette période sera marquée par la création de deux quintettes, l’un comprenant le saxophoniste John Coltrane, l’autre le pianiste Bill Evans. La deuxième période, de 1970 jusqu’à sa mort en 1991, est marquée par l’électrique, ce qui lui a valu dans un premier temps de nombreuses critiques dans la presse spécialisée. C’est cette même presse qui dans un revirement spectaculaire allait saluer quelques années plus tard le génie de l’artiste et son côté précurseur.

Au cours de sa carrière, Miles Davis a su s’entourer de jeunes jazzmen. Tous ceux qui ont eu la chance de jouer à ses côtés sont devenus plus tard des leaders. Impossible de les citer tous. On retiendra notamment John Coltrane, Ron Carter, Chick Corea, Bill Evans, Herbie Hancock, John McLaughlin ou encore Tony Williams, musiciens majeurs de l’histoire du jazz. Le trompettiste disait d’ailleurs à ce sujet : « On joue avec moi puis on devient leader ».

Miles Davis et Kenny Garrett en concert en juillet 1988.
Miles Davis et Kenny Garrett en concert en juillet 1988. © Getty images/Paul Bergen/Redferns

Sur scène, les prestations de Miles Davis étaient foudroyantes. L'une des dernières a eu lieu au festival Jazz à Vienne en France le 1er juillet 1991, quelques mois avant son décès en septembre. Cet enregistrement est sorti pour la première fois sur l’album Merci, Miles ! Live At Vienne en juin dernier. Il contient notamment deux chansons écrites pour lui par Prince en 1988. 

Le 28 septembre 1991, Miles Davis meurt à l'âge de 65 ans à l'hôpital St John de Santa Monica près de Los Angeles. Il y était entré pour un bilan médical complet à la suite de nombreux ennuis de santé, dont une pneumonie.

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