Soudan du Sud: à Juba, l'Institut français célèbre la francophonie
Au Soudan du Sud, on a célébré la semaine de la francophonie, qui s’est terminée par une cérémonie, samedi 19 mars, à l’Institut français de Juba. Pourtant, ce pays d’Afrique de l’Est n’est pas un pays francophone, l’anglais étant sa langue officielle depuis son indépendance en 2011, et l’arabe y reste majoritaire au côté des très nombreuses langues sud-soudanaises.
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Avec notre correspondante à Juba, Florence Miettaux
Le français est une langue qui intéresse au Soudan du Sud. Malgré un manque de professeurs, ils sont environ 6 000 collégiens et étudiants à l’apprendre dans le pays.
Anakleto Daniel Puja fait partie des Sud-Soudanais francophones. Il a appris le français en République centrafricaine par la force des choses, dans les années 1990, alors qu’il avait fui la guerre dans son pays d’origine.
Avoir des opportunités
Aujourd’hui il est professeur de français et ses élèves sont motivés : « C’est grâce à cette langue aujourd’hui que je gagne mon pain quotidien. Donc mes élèves ont eu aussi l’intérêt d’apprendre le français en me voyant : je suis Sud-Soudanais et je parle le français, alors pourquoi pas eux aussi, en tant que Sud-Soudanais, ils ne pourraient parler le français aussi ? C’est dans cette optique que nous travaillons : par le français, ils peuvent avoir des opportunités. »
Charity Daniel, 24 ans, a remporté le concours d’écriture organisé pour la Semaine de la francophonie. Dans son texte, elle déclare sa passion pour la langue française, qu’elle a pu apprendre quand elle vivait au Liban.
« La langue française pour l’avenir, ce n’est pas seulement pour moi, mais j’aimerais bien aussi que la langue française soit accessible à la majorité des Sud-Soudanais. Et j’ai aussi ce désir d’apprendre le français aux autres. Et le deuxième désir, c’est aussi d’être ambassadeur et de travailler dans les pays francophones. »
Du fait de la proximité de pays francophones comme la République démocratique du Congo et la République centrafricaine, le Soudan du Sud s’intéresse à l’enseignement du français. Mais le pays manque encore cruellement de professeurs : ils ne sont qu’une soixantaine, répartis sur seulement deux des dix États régionaux.
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