La France «de retour» et veut un «nouveau contrat mondial», clame Macron à Davos
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« France is back », « la France est de retour », a lancé mercredi 24 janvier 2018 le président français Emmanuel Macron sous les applaudissements des grands patrons et dirigeants politiques réunis à Davos, où il a aussi réclamé un « nouveau contrat mondial » .
« Il était interdit d'échouer en France et interdit de réussir », a affirmé le président français dans un discours au Forum économique mondial, lui qui veut encourager au contraire à « prendre des risques », et qui a longuement détaillé ses réformes en anglais.
C'est en français que le chef de l'Etat a poursuivi sa longue allocution, pour réclamer un « nouveau contrat mondial » face à une mondialisation « qui tire le monde vers le bas ». Sans quoi, a-t-il averti, « les extrémismes gagneront dans 10 ou 15 ans dans tous les pays ».
Des stratégies fiscales coordonnées
Emmanuel Macron a par exemple appelé les multinationales, dont beaucoup ont envoyé leur état-major dans la très chic station de ski suisse, à « renoncer à l'optimisation fiscale à tout crin ».
Les gouvernements devraient pour leur part avoir des « stratégies fiscales coordonnées au niveau international », notamment pour taxer les géants du numérique « qui ne paient pas d'impôts », a dit le président français.
S'il vient de baisser le taux d'imposition des sociétés, tout comme d'ailleurs le président américain Donald Trump, attendu jeudi à Davos, Emmanuel Macron n'en a pas moins appelé à cesser la « course au moins-disant » fiscal entre Etats.
Le président français souhaite par exemple que les Etats-Unis et la Chine rejoignent une initiative d'harmonisation fiscale menée par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
Le couple franco-allemand est plus uni que jamais, soutenu dans son offensive en faveur du multilatéralisme par ses alliés européens, mais aussi par les grands pays émergents : l’Inde, mais aussi la Chine.
Liu He, le puissant conseiller économique du président Xi Jinping, a fait savoir que Pékin allait adopter des mesures supplémentaires pour s’ouvrir encore d’avantage et rendre son économie plus accessible aux investisseurs internationaux, rapporte notre envoyée spéciale à Davos, Mounia Daoudi.
Le tout, à quelques heures de l’arrivée du turbulent Donald Trump et de son « America First ». Le président américain est arrivé ce jeudi 25 janvier 2018 à Davos, mais son état-major ne l'avait pas attendu pour se mettre dès la veille en ordre de marche.
Le secrétaire au Trésor, Steve Mnuchin, et son collègue au Commerce, le très austère Wilbur Ross, multiplient les rencontres pour défendre l’Amérique d’abord. Et même s’ils assurent que l’Amérique d’abord, c’est travailler avec le reste du monde, on le voit, deux visions du monde s’affrontent ici à Davos.
Emmanuel Macron: «Si je n'arrive pas à expliquer dans mon pays que la mondialisation est bonne pour eux, qu'elle sert à traiter les problèmes du quotidien, dans 5 ans... ce sont les extrêmes qui gagneront»
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