Grève à la SNCF: un trafic «très perturbé» mardi
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Une semaine sociale agitée commence ce lundi 2 avril en France avec la grève des cheminots qui devrait fortement impacter le trafic ferroviaire mardi. Le taux de grévistes s'élèvera à 48%, un taux prévu de 77% pour les seuls conducteurs, selon les calculs de la direction réalisés sur lavasse des déclarations fournies par les grévistes 48h à l'avance. Des arrêts de travail sont également annoncés dans le transport aérien, l'énergie ou encore le ramassage des déchets.
La grève à la SNCF qui commence ce lundi soir se traduira dès mardi par un trafic ferroviaire « très perturbé ». L'entreprise ferroviaire annonce que seul un TGV sur huit, un TER et un Transilien sur cinq circuleront en moyenne. Selon ces mêmes prévisions, les Intercités seront également fortement impactés, avec un train sur huit. La SNCF prévoit en revanche un trafic « normal » ce lundi après 19h, contrairement aux précédentes mises en garde de son PDG Guillaume Pépy.
Mardi, le trafic des TGV sera le plus fortement perturbé sur l'axe Sud-Est, avec un train sur dix. Les axes Nord et Atlantique seront desservis par un TGV sur huit. L'Est sera le moins touché, avec un train sur quatre. En Ile-de-France, la circulation sera variable selon les lignes. Cela ira de un train sur deux sur le RER A et un sur trois sur le RER B à un sur cinq sur le RER C, selon les prévisions de la compagnie.
La SNCF invite les voyageurs « dont les trains ne seraient pas confirmés » mardi à « reporter leur voyage et à ne pas se rendre en gare ».
En raison d’une grève nationale #SNCF, la circulation des trains sera perturbée. La liste des trains sera disponible chaque jour à 17h sur l’appli SNCF et le site SNCF https://t.co/dQweMu8j6t pour vos trajets du lendemain.
SNCF (@SNCF) 1 avril 2018
Des usagers « très angoissés »
Cette grève par épisodes de deux jours sur cinq, initiée par la CGT, l'Unsa et la CFDT doit ainsi se prolonger jusqu'au 28 juin. Le syndicat SUD-Rail appelle quant à lui à une grève illimitée, reconductible par 24 heures, à partir de 20h ce lundi. Les syndicats de la SNCF entendent ainsi s'opposer à la réforme de l'entreprise ferroviaire lancée par le gouvernement.
Le mouvement « a été pensé pour avoir un maximum d'impact sur le trafic et être plus économe possible pour les grévistes », estime Guillaume Pépy dans les colonnes du Journal du Dimanche. « Cette grève sera très pénalisante pour nos clients », prévient-il.
La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT) se dit ainsi « très angoissée ». « Quatre millions et demi sont concernés tous les jours. Tous ont besoin de travailler », pointe Bruno Gazeau, président de la FNAUT. « On attend des organisations syndicales qu'elle respecte le droit du voyageur de la même façon que nous respectons le droit de grève. »
Les syndicats, eux, renvoient la balle dans le camp de la direction de la compagnie ferroviaire et du ministère des Transports, accusés de se tenir arc-boutés sur leurs positions. « La responsabilité est dans le camp de l'entreprise et du ministère. Charge à eux de nous amener à limiter autant que faire se peut ce mouvement social en trouvant des avancées aux négociations qu'on demande », lance Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa-Ferroviaire.
Une semaine sociale très chargée
Le mouvement social ne se cantonne pas à la SNCF. Mardi, Air France devrait être touchée par un quatrième jour de grève pour une augmentation générale des salaires de 6%. Vendredi dernier, un quart des vols ont été annulés.
La CGT Energie appelle également à un mouvement de grève à partir de mardi, selon le même calendrier que les cheminots, pour l'organisation d'un nouveau service public du gaz et de l'électricité. La CGT lance en outre un appel à la grève du ramassage des déchets, la collecte des ordures ménagères, les centres de tri et incinérateurs, à partir de mardi pour la création d'un statut unique des salariés de la filière.
Simultanément, la tension persiste dans les universités, tandis que mercredi le gouvernement annonce une remise à plat du secteur des HLM, ouvrant ainsi un nouveau front aux revendications.
Entre syndicats et gouvernement, la bataille de la communication a commencé
Preuve que la communication sera l'une des clés de cette bataille, le gouvernement était à l'offensive ce week-end, en rappelant que des concertations sont en cours, en prenant les Français à témoin, mais aussi en délégitimant la contestation. « Trois mois de galère que rien ne justifie », s'agace la ministre des Transports.
Elisabeth Borne est en première ligne pour tenter de rallier l'opinion à sa cause. Entre la menace d'un recours aux ordonnances avant même l'ouverture des négociations et une communication jugée par certains stigmatisante pour les cheminots, les débuts ont été difficiles pour le gouvernement. « Le lancement de la réforme a été poussif », reconnaît un cadre de la majorité. Mais le choix par les syndicats d'une grève intermittente longue pourrait lasser les Français et jouer en faveur de l'exécutif, veut croire ce proche du président.
Dans un sondage Ifop publié ce dimanche, les partisans du projet gouvernemental sont toujours légèrement majoritaires mais le soutien à la grève progresse. L'avenir de la réforme dépendra aussi du côté où va pencher la balance de l'opinion.
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