L'Europe contre-attaque pour protéger son industrie solaire. Bruxelles étudie la mise en place de nouvelles barrières tarifaires sur les exportations chinoises qui ont laminées la production européenne.
D'après la presse économique, le commissaire au Commerce, Karel de Gucht, pourrait ouvrir les hostilités dès ce mercredi en proposant aux Etats-membres des taxes massues sur les panneaux solaires en provenance de Chine et déclencher ainsi un méga conflit commercial avec Pékin.
Leur niveau pourrait atteindre 50 % de leur valeur. Cette menace est sérieuse pour Pékin car l'Europe est le premier marché mondial des panneaux solaires. Un marché que la Chine est parvenu à phagocyter en quelques années. Il y a six ans, les importations de panneaux solaires chinois à l'intérieur de l'Union étaient négligeables. Aujourd'hui elles représentent 80 % du marché. Le meilleur argument de la Chine c'est le prix qu'elle a réussi à faire chuter vertigineusement.
Cette baisse, pouvant aller jusqu'à 60 % entre 2011 et 2012, a été le coup de grâce pour des dizaines de fabricants européens contraints à mettre la clé sous la porte. La guerre des prix a été très mal vécue par les industriels européens. Ils estiment que les Chinois bénéficent de subventions gouvernementales non conformes avec les règles du commerce international. C'est d'ailleurs suite à la plainte de l'Allemand SolarWorld que la commission s'est emparée du dossier.
Est-ce que les Européens parviendront à inverser la tendance ?
Pour certains observateurs, la Chine a déjà gagné la partie. Sur les dix premiers fabricants mondiaux, cinq sont chinois. Les usines sont essentiellement implantées en Chine et en Malaisie. Et c'est à Shangaï et à Singapour que l'on trouve le financement disponible pour investir en capital risque et non à Londres ou à Francfort. La faillite retentissante du numéro un, Suntech, en mars dernier ne constitue pas un tournant pour la filière chinoise comme on aurait pu le croire mais sans doute une étape dans la course en avant menée par les autorités.
Si elles ont décidé de laisser tomber Suntech, c'est parce qu'elles considèrent que le marché est aujourd'hui en surcapacité et qu'il faut donc commencer à restructurer cette industrie. Le reste du monde semble avoir déjà accepté cette suprêmatie chinoise. L'Allemand Bosh abandonne cette activité.
Aux Etats-Unis, les taxes mises en place en 2011 sur les produits chinois, n'ont pas empêché la mise en faillite d'une série de sociétés alors que les taxes sont cinq fois plus élevées que ce qu'envisagent les Européens.
Pourquoi alors cette offensive de Bruxelles ?
Ces taxes pourraient être mises en place à titre provisoire pour faire pression sur Pékin non seulement sur le solaire mais sur l'ensemble des litiges commercieux entre les deux partenaires. La guerre du photovoltaïque va aussi se jouer à l'avenir sur le terrain de la technologie.
Le recours massif au silicium dans la fabrication des panneaux que les Chinois vendent à des prix planchers pourrait être balayé par l'emploi d'un alliage de cuivre et de métaux rares présenté aujourd'hui comme la deuxième génération du solaire. Cela n'a pas échappé aux Chinois qui ont déjà racheté deux sociétés, l'une américaine, l'autre allemande, en pointe dans ce domaine.
Les ventes d'Airbus deux fois plus importantes que celles de Boeing depuis le premier janvier
Dans la bataille commerciale qui oppose les deux rivaux, le constructeur européen a pris une sérieuse avance en enregistrant 493 commandes depuis le début de l'année contre 255 seulement pour son concurrent américain. C'est une bonne nouvelle pour l'aéronautique en général et pour le déficit du commerce extérieur français en particulier qui a été légèrement résorbé en mars grâce aux exportations d'Airbus.
Bruxelles demande à la France de réaliser des réformes structurelles audacieuses
Pour le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, la France doit passer par ces réformes pour rétablir sa compétitivité. Elle doit accomplir des efforts au moins équivalents à ceux qui ont été menés dans la lutte contre les déficits publics. Ce discours de Bruxelles n'est pas nouveau, il est seulement prononcé de plus en plus fort et de plus en plus souvent aux oreilles des Français.
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