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A la Une: bruits de bottes à Kidal au Mali

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Ce sont deux journaux maliens qui l’affirment ce matin. Selon le quotidien Le Prétoire, l’armée malienne « entend » rentrer dans la ville de Kidal « d’ici vendredi », c’est-à-dire aujourd’hui. Incertain sur le sujet la veille-même, le journal se montre cette fois plus catégorique. Sa source ? Le Prétoire dit avoir tiré les « vers du nez » d’un officier malien. Lequel déclare dans les colonnes du journal que cette « question de Kidal sera définitivement résolue d’ici le vendredi (et la rédaction précise qu’il est bien question de ce 10 mai 2013, Ndlr.), car l’armée signera son retour dans la ville de Kidal», allègue ce militaire anonyme cité par Le Prétoire.

Moins catégorique, le journal L’Indépendant affirme de son côté que « l’armée attend le feu vert de Bamako pour donner l’assaut final ». Le journal fait état d’un « plan d’attaque de Kidal ». Pour L’Indépendant, « il s’agit, à travers ce plan, d’occuper la ville et de poursuivre le déploiement de l’armée malienne dans toutes les autres localités de la région ». Le journal cite les localités de Tessalit, Aguel Hoq, Tinzawatten « où sévissent des groupes armés dont les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad », lance donc L’Indépendant.

Info ? Intox ?

Dans un entretien accordé par Laurent Fabius au journal Le Monde, le ministre français des Affaires étrangères exprime le souhait que Kidal ne soit plus une « zone de non droit ». A Suivre donc. A noter aussi que, dans cette interview, Laurent Fabius souligne les améliorations de la situation au Mali, qui sont « considérables », dit-il. Aujourd’hui, « la plupart des terroristes » sont neutralisés, « la sécurité revient » et les élections « se préparent », complète le ministre des Affaires étrangères.

RDC : techno-gouvernance

En RDC, le gouvernement dressait hier son bilan d’un an au pouvoir. Bilan publié sous la forme d’un ouvrage présentant les « réalisations » censées avoir été effectuées par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo au cours de ce « premier » exercice, relèveLe Potentiel à Kinshasa. Le quotidien kinois se garde bien d’estimer le solde de ce bilan gouvernemental, mais à la veille de cet anniversaire, et peut-être à l’attention de ceux qui, en République démocratique du Congo, sont enclins à critiquer ce bilan, le journal prévenait que l’économie congolaise telle « l’hydre, la corruption, la fraude, la concussion, l’interventionnisme, la mauvaise organisation, le détournement du denier public… qui ont élu domicile dans l’économie congolaise ont du mal à disparaître. Ces maux (…) deviennent normaux. Ce, malgré toutes les mesures coercitives que tentent de mettre en place le Premier ministre Matata Ponyo et son gouvernement », déplore Le Potentiel. 
 
Sans nuance, L’Observateur dresse en revanche un bilan largement positif de la première année du gouvernement congolais et publie un « tableau de cotation de chaque ministre ». Les résultats enregistrés « jusque-là » restent « satisfaisants », énonce le journal. La « Feuille de route » a bel et bien été respectée « de façon satisfaisante ». Ainsi, complète L’Observateur, « point n’est besoin d’insister que des avancées significatives ont été enregistrées alors que le gouvernement aborde le virage de l’An 2 ».

« Matata réalise plus de 72 % ! », lance La Prospérité. 72% de quoi ? 72% des 1 165 actions « initialement projetées pour l’ensemble du gouvernement ». Tout à son enthousiasme, le journal détaille son calcul :  «  540 ont été totalement réalisées, 529 partiellement, l’infime partie est reportée ou non réalisée, soit un taux de réalisation globale de l’ordre de 72,51% ». Bien sûr, à la lecture de cette comptabilité dressée par La Prospérité, les amateurs de chiffres auront de quoi perdre leur latin, car 72,51% de 1 165 font… 840, mais on se gardera ici de faire au confrère kinois l’injure de remarquer qu’il est peut-être un peu fâché avec l’arithmétique. Car, on l’aura compris, pour L’Observateur, l’essentiel est ailleurs. « Matata Ponyo est auréolé par son bilan ». CQFD !

Ennahda : salade tunisienne
 
En Tunisie, Rached Ghannouchi déclare clairement la guerre au terrorisme. Le chef du parti islamiste Ennahda s’est exprimé devant la presse, alors que les accusations de laxisme fusent contre le gouvernement et contre le parti islamiste majoritaire.

Pas dupe, le portail d’information Kapitalis se demande « de qui se moque » le président d’Ennahda, qui aurait, selon lui, parlé « comme pour se racheter et justifier a posteriori ses anciennes déclarations favorables aux salafistes extrémistes ». Kapitalis lui reproche de cultiver « comme à son habitude, la duplicité, l’ambiguïté et le double langage, affirmant quelque chose pour aussitôt la contredire et la vider de toute sa substance ». Et le site internet « traduit » en langage « moins alambiqué » les propos de Rached Ghannouchi : « les salafistes, fussent-ils extrémistes, sont toujours les bienvenus dans la Tunisie d’Ennahda, pourvu qu’ils restent dociles, soutiennent le parti islamiste au pouvoir et lui donnent leurs voix aux prochaines élections ! »

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