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A la Une: des processus électoraux délicats

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Présidentiele prévue en juillet au Mali et à Madagascar, législatives fin juin en Guinée… Autant de scrutins délicats en perspective en effet… On commence par la présidentielle malienne : « Un pari risqué », titre le quotidien Le Pays au Burkina. « On ne peut s’empêcher de se demander si un scrutin crédible, transparent et consensuel est jouable en juillet prochain, affirme le quotidien burkinabè. Il faut certainement, dans une sortie de crise, toujours se fixer une feuille de route, pour obliger les différents protagonistes à travailler d’arrache-pied. Mais, relève Le Pays, la réalité sur le terrain commande sans doute que l’on ne condamne pas les Maliens, si d’aventure la deadline de juillet venait à être dépassée. Il y a tellement d’obstacles sur la route du scrutin ! L’enclave de Kidal est toujours aux mains du MNLA, la mémoire de l’Administration est quasi-inexistante dans le Nord, des milliers de réfugiés et de déplacés sont à faire revenir, la sécurité demeure balbutiante, etc. Comme on le voit, il apparaît quasi miraculeux de doter le Mali d’un président démocratiquement élu en juillet. »

Agacements…

Parmi les facteurs bloquants, il y a donc le cas de Kidal… « Voici en effet une ville où le MNLA s’est retranché et en a interdit l’accès à l’armée malienne, pointeL’Observateur, toujours au Burkina. Une enclave indépendante de fait. Un grain de sable supplémentaire dans la botte de Dioncounda Traoré, pour qui l’intégrité territoriale du pays n’est pas du tout négociable. Alors, s’interroge le journal, sera-t-on obligé d’utiliser la force pour amener les fiers hommes bleus du désert à entendre raison, eux qui ont ouvert la boîte de Pandore avec toutes les conséquences que l’on sait, ou pourra-t-on user de voies plus diplomatiques ? Il faut dire, en effet, que l’agacement gagne du terrain dans la sous-région et même bien au-delà, relève L’Observateur. Après le président français, François Hollande, et son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, ce sont les armées de la Cédéao qui sont montées au créneau, appelant à régler au plus vite la question de Kidal. »

Et justement, d’après l’agence de presse Reuter, reprise par de nombreux sites d’informations maliens, notamment Mali Actualité, « les forces maliennes approchaient hier de la ville de Kidal. (…) De source militaire, on précisait également hier que la colonne gouvernementale avait dépassé la petite localité d’Anefis, à 90km au sud-ouest de Kidal. »

Salade-gombo à la malgache…

Beaucoup d’interrogations également à propos des élections à Madagascar… « Cacophonie dans la transition politique », titre La Nouvelle Tribune au Bénin. « Alors que les uns et les autres retenaient leur souffle, espérant que la présidentielle de juillet vienne mettre fin à la crise politique à rebondissements qui secoue la Grande Île depuis 2009, les choses se sont encore compliquées avec les événements de ces dernières semaines », relève le quotidien béninois. « Et pour preuve, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), médiateur dans la crise, a demandé, vendredi, aux trois principaux candidats de se retirer de la course. Il s’agit de Andry Rajoelina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka, dont la candidature suscite la polémique et fait planer une épée de Damoclès sur le processus de sortie de crise. » Refus catégorique de ces derniers… Commentaire de La Nouvelle Tribune : « la scène de la transition politique malgache ressemble à de la salade-gombo. De ce méli-mélo, tout porte à croire que c’est encore reparti pour la prolongation de la transition. »

Anxieuse attente !

Et puis en Guinée, cela fait deux ans maintenant que l’on attend des législatives. Faute de consensus avec l’opposition sur l’organisation d’un scrutin libre et transparent, elles ont été maintes fois repoussées. L’opposition ne participera au dialogue avec le pouvoir que lorsque le chef de l’Etat Alpha Condé aura abrogé son décret convoquant le corps électoral le 30 juin. Rien ne dit donc que le vote aura lieu à cette date… « Les élections se tiendront-elles ? », s’interroge ainsi le site Guinée Conakry Infos. « Une question simple, mais à plusieurs inconnues. En effet, le fait que le décret présidentiel n’ait pas encore été reporté et l’engouement plutôt important des électeurs face à la révision des listes électorales laissent croire que le scrutin aura bel et bien lieu à la date voulue par le chef de l’Etat. Mais dans le même temps, relève encore Guinée Conakry Infos, les multiples consultations auxquelles se livre le collège des facilitateurs et certaines hypothèses de solution qui suintent dans la presse, inclinent à croire que la machine sera très bientôt arrêtée, pour donner la chance au dialogue devant aboutir à un processus un peu plus consensuel. » Bref, conclut le site guinéen, « entre ces options, toutes deux de l’ordre du possible, les Guinéens ne savent plus que penser. Pris en tenaille et relativement désorientés, ils préfèrent se fier au quotidien et attendre… non sans une certaine anxiété. »

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