C’est l’objectif de François Hollande et de son gouvernement à l’aube de cette deuxième année au pouvoir. Le chef de l’Etat doit s’exprimer devant les journalistes jeudi, ce sera la deuxième conférence de presse de son quinquennat. Quant au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, il reçoit ce lundi patronat et syndicats pour préparer la conférence sociale des 20 et 21 juin prochain. Parmi les grands sujets évoqués : la nouvelle réforme des retraites…
Alors, reprendre la main… vaste chantier, soupire L’Union. Pour François Hollande, « reprendre la main, c’est d’abord être dans les habits d’un chef et ne plus accepter que les trublions, au gouvernement comme dans les cabinets, persistant dans leur festival de maladresses et leur tango des ambitions. Il lui faut taper du poing sur la table, poursuit L’Union, sans réduire la surface de sa majorité mais en exigeant de ses membres de faire bloc. Le sentiment de confusion domine et ce n’est pas le résultat d’une perception biaisée de la vie politique française. »
« François Hollande doit trouver la parade cette semaine, s’exclame Le Midi Libre, et offrir enfin aux Français le droit de rêver. (…) Derrière les mots qu’il prononcera jeudi, l’opinion ne verra que l’ombre portée de la crise. Celle qui emporte tout, y compris les prises de position les plus irréfutables. Les Français demandent des résultats immédiats. Et l’État ne peut que miser sur du long terme. En langage politique, on parle d’une situation inaudible. Alors, pour avancer en plein cœur de la crise, le président de la République doit profiter d’un rebond nécessaire. Il doit éteindre la morosité ambiante. Doit faire taire les Cassandre. Et donner des signes. »
Alors, « Hollande veut aller vite », titrent Les Echos. « Un an tout juste après sa formation, le gouvernement est en sursis, note le quotidien économique : François Hollande évoque ouvertement un remaniement qui pourrait survenir à l’été. La réorganisation de Bercy apparaît comme une priorité. (…) La France a besoin d’un ministère des Finances crédible et entendu, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », souligne le quotidien économique. Et puis il y a la réforme des retraites…
En effet, trois ans après la réforme drastique menée par Nicolas Sarkozy, le problème se pose à nouveau… Comment financer à l’équilibre le régime des retraites alors que la population vieillit ? Il va donc falloir encore réformer… « Retraites : Ayrault à l’épreuve d’une nouvelle réforme », titre Le Figaro. « Le Premier ministre, qui entame aujourd’hui des consultations auprès des syndicats et du patronat pour préparer la conférence sociale des 20 et 21 juin, joue la prudence sur une réforme à hauts risques. » Commentaire du Figaro : « confronté à la froide réalité des chiffres – si rien ne change, les besoins de financement atteindront 20 à 25 milliards d’euros d’ici à 2020 –, voilà donc le gouvernement désormais au pied du mur, contraint d’expliquer l’évidence : l’allongement de la durée de la vie nécessite au minimum de cotiser, et donc de travailler, plus longtemps. »
Et Le Figaro d’appeler le gouvernement à faire preuve de « courage politique (…) en repoussant l’âge de départ à la retraite à 65 ou 67 ans comme chez nos voisins, en mettant de l’ordre dans les 36 régimes existants et en accélérant l’alignement du public sur le privé. C’est la réforme ambitieuse et pérenne qu’attendent de nous les Européens, affirme le quotidien d’opposition. Et c’est surtout l’intérêt de la France et des Français. »
Cette nouvelle réforme des retraites ne sera pas facile à faire passer, pronostique pour sa part dans Libération le démographe Hervé Le Bras, coauteur du Mystère français : « Hollande a pris les commandes d’un pays fortement endetté et sans croissance, rappelle-t-il. Comme il n’avait pas du tout assez expliqué ce que cela impliquerait, aujourd’hui les mesures de rigueur qui s’imposent passent d’autant plus mal. La prochaine réforme des retraites s’annonce particulièrement ardue, relève donc Hervé Le Bras : "puisque tout le monde doit contribuer à l’effort collectif et que le chômage est massif, va-t-on toucher aux pensions des retraités actuels ?, s’interroge-t-il. Le gouvernement précédent avait esquivé cette question – notamment par réalisme électoral – et je ne pense pas, estime encore le démographe, que la gauche sera beaucoup plus courageuse". »
Enfin, le point de vue de L’Humanité sur l’An II du gouvernement Ayrault : « si nouvel élan il doit y avoir, il ne viendra pas en laissant le pouvoir en tête-à-tête avec les puissances de l’argent, leurs exigences, diktats et dogmes. Pour inverser le cours des choses, inventer des voies nouvelles, peser en faveur d’un vrai changement, il va falloir se manifester avec vigueur, exigence et en nombre. »
Autre changement de cap souhaité notamment par le gouvernement : la réforme de l’Education nationale… « Nouveaux profs : tout changer ? », s’interroge Libération en première page. Libération, qui est parti à la rencontre de cinq de ces nouveaux profs, trentenaires, « partagés entre inquiétude et enthousiasme pour un métier qui subit de profondes transformations. (…) Laminés sous Sarkozy, constate Libération, confrontés durant cinq ans aux coupes en tout genre, les enseignants laissent toujours percer leur malaise. Dévalorisés, déclassés, ils ont aussi quelquefois le sentiment de voir leur autorité s’émietter, face à des classes nourries à internet et qui ne reconnaissent plus forcément la figure tutélaire d’antan. Pourtant, la passion pour le métier est bien là, souligne le journal. Avec à chaque fois ce même enthousiasme à transmettre le savoir. Dans cet énorme chantier, le gouvernement actuel a une occasion à saisir : celle de redonner de la confiance aux jeunes enseignants en tenant son engagement à faire de l’éducation une priorité nationale. Vincent Peillon, rappelle Libération, a ouvert la voie et a démontré qu’il est prêt à recruter pour pallier la pénurie, mais aussi à revaloriser les salaires d’une profession trop peu payée et à développer la formation de ceux qui forment nos enfants. C’est seulement au prix d’un vaste réinvestissement dans l’éducation en France, conclut Libération, que l’on pourra retrouver des profs plus apaisés. »
« La Turquie gangrenée par le conflit en Syrie » : c’est l’intitulé d’un dossier que nous propose Le Figaro. « Au lendemain du double-attentat qui a fait 46 morts dans la ville de Reyhanli, près de la frontière syrienne, de nombreux journaux turcs accusaient ouvertement Damas dimanche, relève Le Figaro. Les autorités turques ont déclaré avoir trouvé des liens entre les auteurs de l’attentat et les services de renseignements syriens. » Alors, si son origine syrienne se confirme, « cet acte terroriste montre que le régime de Bachar el-Assad garde une capacité de nuisance hors de ses frontières, estime Le Figaro. Même affaiblie par deux ans de confrontation avec la rébellion armée, la longue main de ses services de renseignement peut encore frapper au-delà de ses bases. L’avertissement s’adresse d’abord à la Turquie qui laisse passer armes et combattants, désireux d’aller renverser le “régime assassin” de Damas. Mais par ricochet, relève encore Le Figaro, il vise les autres voisins de la Syrie engagés eux-aussi aux côtés des rebelles. On pense bien sûr au Liban, et à sa communauté sunnite (…), mais également à la Jordanie. »
Enfin, « Paris est champion ! » C’est le grand titre du Parisien après la victoire hier du PSG face à Lyon, 1 but à 0. « Une nouvelle ère s’ouvre en Ligue 1 avec la suprématie annoncée du PSG pendant plusieurs saisons », affirme le journal. « Le but de Ménez consacre un club qui se savait champion de France depuis longtemps. Depuis qu’il avait réussi à faire des différences considérables sur Marseille et Lyon, au milieu de rendez-vous gigantesques de Ligue des Champions. »
« Paris enfin capitale », s’exclame pour sa part L’Equipe. Paris qui cette saison, était « vraiment le plus fort », estime le quotidien sportif qui mise lui aussi sur une domination durable des parisiens : « pour l’instant, le PSG habite quelques étages plus haut, et l’on ignore s’il aura des voisins dans les années à venir… »
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne