A la Une: la conférence de Bruxelles sur le Mali
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« On est en train de gagner la guerre, maintenant il faut gagner la paix. Et pour cela, nous avons besoin d’argent » : cette déclaration du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, illustre bien l’enjeu de la conférence internationale sur le Mali qui s’ouvre ce mercredi à Bruxelles. Objectif donc, réunir auprès des donateurs internationaux près de deux milliards d’euros pour remettre le pays en marche dans les deux ans à venir.
En effet, souligne le site d’information Fasozine, « le retour du Mali à la normale ne peut se faire sans un financement conséquent et, simultanément, par des actions de développement, interrompues par la déstabilisation et l’occupation du nord du pays par des groupes islamistes armés. De l’argent frais, le gouvernement malien et les collectivités locales en ont cruellement besoin pour relancer non seulement l’économie du pays, mais aussi le redéploiement de l’administration, la réhabilitation des infrastructures sanitaires, éducatives et sécuritaires. »
Alors, l’argent promis va-t-il tomber dans les caisses ? C’est la question que se pose notamment La Nouvelle Tribune au Bénin : « lors du rendez-vous d’Addis-Abeba, tenu dans l’euphorie de l’opération Serval (…), seulement un peu moins de la moitié du budget initial élaboré par la CEDEAO avait été mobilisée, rappelle le quotidien béninois. Maintenant que l’euphorie de Serval est passée, les donateurs iront-ils plus loin dans leur générosité envers le peuple malien ? On le saura dans la journée. »
En tout cas, quel que soit son montant final, cette manne financière devrait servir à remettre le pays sur les rails, souligne le site d’information Guinée Conakry Infos : « le grand souci du Mali est dans le sous-développement généralisé du pays et l’exclusion que certaines composantes de la société malienne ressentent. Ces fléaux, il ne faut plus les éluder. Il vaut mieux les affronter, affirme le site guinéen, car on en connait désormais les conséquences. De même, avec cette crise, on s’est rendu compte que la société malienne n’était point à l’abri du phénomène de la corruption et de la mauvaise gestion de la chose publique. C’est en partie ces pratiques, relève Guinée Conakry Infos, qui ont en effet abouti au délitement et à la déliquescence de l’armée malienne. Du coup, comme on le voit, aux futurs dirigeants, se présente une mission de refondation de la société malienne. Naturellement, cela se fera concomitamment avec la poursuite de la sécurisation et de la pacification du pays. »
Première étape : les élections de juillet
Première priorité pour le Mali : l’organisation des élections… C’est ce que pointe L’Observateur au Burkina : « l’urgence des urgences reste à l’heure actuelle la présidentielle prévue fin juillet au sujet de laquelle l’optimisme n’est pas la chose la mieux partagée. (…) Peut-on à l’heure actuelle tenir un scrutin digne de ce nom dans un aussi bref délai ?, s’interroge en effet le quotidien burkinabé. La question mérite d’être posée, répond-il, au regard du nombre de problèmes d’organisation pratique auxquels est confronté l’administration en charge des opérations électorales : de la fiabilité du fichier électoral, du recensement et du vote des réfugiés disséminés dans plusieurs pays frontaliers du Mali, du déploiement effectif de l’administration, sans oublier bien sûr la situation qui prévaut à Kidal. »
Hier, le président malien de transition, Dioncounda Traoré, a assuré qu’il « ferait tout » pour que les élections débutent le 28 juillet prochain. Il a aussi précisé qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle, ni aucun membre de son gouvernement.
Pour l’heure, « la liste des candidats ne cesse de s’allonger », relève L’Indicateur Renouveau à Bamako. « Ils sont déjà près d’une quinzaine à briguer la magistrature suprême. (…) Les candidatures les plus importantes étant celles des principaux partis, l’Adéma/PASJ, l’URD, le RPM, la Codem…»
Et parmi les nouveaux-venus : Moussa Mara, président du parti Yéléma, qui veut dire « changement» en Bambara. Actuel maire de la commune 4 de Bamako, c’est le plus jeune des candidats. Il n’a en effet que 38 ans. Et il accorde une longue interview ce matin au quotidien ivoirien L’Intelligent. Moussa Mara appelle à « une rénovation complète de l’Etat malien, un changement dans les mentalités, dans la façon de faire des élites qui, affirme-t-il, doivent être plus exemplaires, plus honnêtes, plus compétentes et au service de la population. Ce sont des insuffisances que nous avons décelées depuis bien des années et qui, avec la crise malienne, saute aux yeux de tout le monde. »
Enfin L’Indépendant , à Bamako, adresse cette supplique aux prétendants à la magistrature suprême : « à tous les candidats qui sont sur la ligne de départ pour cette élection, je leur dis de tout faire pour que notre démocratie ne soit pas terrassée par un AVC. Je ne dirai pas que le meilleur gagne, mais que le Mali gagne. Bonne chance à tous et à toutes. Aussi, à vos marques ! Prêts ! Partez pour le Mali d’aujourd’hui et de demain. Dieu saura rendre au Mali ses valeurs ancestrales. »
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