La ville stratégique de Qousseir contrôlée presque totalement par l’armée syrienne. Cette ville, située dans le centre de la Syrie, contrôle en effet un axe routier stratégique qui dessert toutes les régions du pays.
Dans le même article, relevé sur le site Internet de RFI, on trouve deux fois ce mot, contrôle, avec deux sens légèrement différents Il évoque, dans ces emplois, une idée de maîtrise, ou même parfois de mainmise. L’armée syrienne tient la ville, elle la contrôle. Et de cette ville, on contrôle l’axe routier, c'est-à-dire qu’on en permet ou qu’on en interdit l’accès à qui l’on veut.
Le sens du mot est donc souvent militaire ou politique ! On contrôle un territoire quand on l’a investi, quand on a un certain pouvoir sur ce qui s’y passe. Et surtout quand on peut empêcher qu’il s’y produise des événements imprévus. Cela paraît évident, mais on contrôle quand on a éliminé les événements incontrôlables ou les éléments incontrôlés. C'est-à-dire ce qui est imprévu et susceptible de faire naître des perturbations. Mais ces expressions sont bien à la mode, ce qui explique leur fréquence dans un langage qui n’a plus rien de politique : tout le monde semble en ce moment avoir à cœur de contrôler la situation ! Et quand c’est le cas, on dit alors qu’on a la situation sous contrôle. Et on dit même parfois que quelqu’un est « sous contrôle », formule condescendante et peu aimable qui évoque qu’il peut être au pouvoir de quelqu’un d’autre, soumis à son bon vouloir ou à son influence. Mais est-ce vraiment cela ? Quelqu’un est sous contrôle quand on sait qu’on a mis une limite à ses mouvements, à ses réactions possibles. Mais on dira aussi bien qu’on contrôle sa vitesse, ce qui sous-entend qu’on peut s’arrêter si un obstacle inopiné surgit, ou simplement se débrouiller pour l’éviter : on n’est pas prisonnier, à la merci d’une vitesse qui vous entraîne.
Ces emplois se sont développés sous l’influence de l’anglais, à tel point qu’on trouve parfois des expressions anglaises : on parle de contrôle de soi, et d’ailleurs, en français, on parle plus souvent de maîtrise de soi. Mais on entend parfois (pas très souvent, et me semble-t-il de moins en moins) parler de self-control.
Mais le mot évoque aussi l’idée de surveillance, de vérification : dans un train par exemple, c’est bien le contrôleur qui vient poinçonner votre billet : « Contrôle des billets ! » annonce-t-il en passant entre les voyageurs !
Et au départ, le contrôle n’est qu’un double rôle ! Pourquoi ? Un rôle au départ n’est rien d’autre qu’un registre : un parchemin en général sur lequel était notée une liste : soit les biens qui appartiennent à quelqu’un, soit les personnes qui travaillent dans un service, pour une personnalité, dans un château, soit encore la liste des affaires qui seront traitées au tribunal. Et pour qu’on soit sûr de ne pas se tromper, le rôle peut être doublé : il y en a un autre, et l’on vérifiera que tout ce qui est noté sur l’un figure bien sur l’autre : on met donc en miroir le rôle et le contrôle.
Avertissement !
Ce texte est le document préparatoire à la chronique Le Mot de l’Actualité. Les contraintes de l’antenne et la durée précise de la chronique rendent indispensables un aménagement qui explique les différences entre les versions écrite et orale.
Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique.
http://www.cndp.fr/
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